Plus de 2000 enseignants ont battu le pavé, hier, à Béjaïa dans une manifestation de protestation contre le mutisme du ministre de tutelle quant aux revendications soulevées. Répondant à l'appel du Conseil national autonome des professeurs du secondaire et technique élargi (Cnapeste), plus de 2000 enseignants ont battu le pavé, hier, à Béjaïa dans une manifestation de protestation contre le mutisme du ministre de tutelle quant aux revendications soulevées, il y a un mois de cela, à travers un mouvement de grève qui a paralysé majoritairement les établissements du secondaire et à un degré moindre ceux du moyen et du primaire. Le rassemblement prévu devant la direction de l'éducation de Béjaïa a été rapidement ponctué par une marche spontanée qui a conduit les manifestants à faire un long détour, passant par le tribunal de Béjaïa avant de rejoindre le lieu du rassemblement. Cette action arrive en appui à la grève lancée à l'échelle nationale depuis le 16 février dernier et se veut un moyen de préparer le rassemblement prévu prochainement devant le ministère de l'Education nationale. Selon le coordinateur du Cnapeste à Béjaïa, M.Slimane Zenati, «les négociations menées depuis le 8 mars avec le ministère de l'Education nationale n'ont pas été satisfaisantes, notamment par rapport au dossier de l'application du Code de la médecine du travail et le départ à la retraite après 25 ans d'exercice», ajoute notre interlocuteur. «Il en est de même pour les autres points, dont les promotions systématiques aux nouveaux grades et aux postes d'enseignant principal et d'enseignant formateur, la promulgation d'une circulaire interministérielle favorisant l'accès des enseignants au logement», ajoute M.Zenati qui relève aussi «la mise à jour de la prime du Sud et l'installation d'une commission gouvernementale chargée de recenser les biens et fonds des oeuvres sociales entre 1994 et 2010 et la concrétisation des engagements consignés dans les procès-verbaux des réunions antérieures». Interrogée sur le taux de suivi de la grève, le chef de file du Cnapeste à Béjaïa l'a évalué actuellement à 95%, depuis qu'un «recul ait été noté sur les engagements pris antérieurement par la tutelle». A noter que le Cnapeste conditionne «tout gel de la grève par la satisfaction de ses revendications». De son côté, la cellule de communication de la direction de l'éducation a évalué le taux de suivi de la grève dans le secondaire à «62%» seulement. Le bureau de la fédération des parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa par la voix de son président, M.Djoudi Touazi, continue d'appeler à «la responsabilité» et «au gel de la grève pour ne pas compromettre l'avenir des élèves». Il a estimé sur les ondes de Radio Soummam que «la responsabilité incombe aussi bien au syndicat qu'à la tutelle», ajoutant que «le gouvernement doit réagir en urgence». Le président de la fédération des parents d'élèves de Béjaïa souligne que «la revendication liée au départ à la retraite à 25 ans est surréaliste». Les élèves des classes terminales nous ont rendu visite hier pour exprimer leur inquiétude et leur appréhension. La délégation du lycée polyvalent a indiqué que la mesure prise par le ministre de l'Education nationale est loin de répondre à l'exigence de la situation. «Les cours par CD ne sont nullement une solution, car ils sont loin de remplacer l'enseignant dans sa classe», nous a affirmé un lycéen. «Déjà que les cours sont difficilement assimilables avec les explications des enseignants, que dire alors à partir d'une simple lecture sur CD?», renchérit un autre. Dans les lycées on s'achemine tout droit vers la revendication de la limitation des cours. Le seuil des programmes déjà exigé dans le sud du pays risque fort de se propager vers le nord du pays à la faveur de cette grève qui perdurera encore, eu égard aux positions inconciliables des deux protagonistes.