Officiellement, les mandats pour lesquels le CC et le SG sont élus pour une durée de 5 ans ont expiré, il y a deux jours. Le FLN a-t-il plongé dans l'illégalité après l'expiration des mandats du comité central (CC) et du secrétaire général du parti? Officiellement, les mandats pour lesquels le CC et le secrétaire général sont élus pour une durée de cinq ans lors du dernier congrès tenu les 19, 20 et 21 mars 2010 ont expiré, il y a deux jours. La décision de Amar Saâdani de reporter la date du 10e congrès jusqu'après la révision de la Constitution, dont aucune échéance n'est arrêtée pour le moment, a mis le parti majoritaire dans un flou total. Cela même si les différentes parties qui se disputent le contrôle des instances du FLN assurent le contraire. Aussi bien du côté de la direction nationale que de celui des adversaires, on estime que l'expiration du délai de cinq ans ne signifie pas que «le parti a plongé dans l'illégalité». «Le FLN est dans une situation légale. Il y a plusieurs partis qui ont reporté leurs congrès et c'est normal. Il y a un article dans les statuts du parti qui dit que le CC est légitime d'un congrès jusqu'à un autre. De plus, le FLN a la légitimité politique en ayant la majorité parlementaire et au niveau des assemblées élues locales», explique Saïd Bouhedja, chargé de communication du parti, joint hier au téléphone. «Les cinq années du CC sont terminées mais le mandat ne prend fin qu'avec l'organisation du congrès sinon on crée le vide et on entre dans la violation des statuts», indique, pour sa part, Abderrahmane Belayat, chef de file des contestataires, qui parle plutôt de l'illégitimité et de l'illégalité de la direction nationale. M. Belayat, joint hier au téléphone, admet tout de même que les statuts du parti «sont violés», interpellant le ministère de l'Intérieur à les faire appliquer. Au lieu de l'illégalité dans laquelle le parti serait tombé, il tire plutôt une conclusion que «la tenue du congrès est empêchée par celui qui fuit le CC», en allusion au secrétaire général, Amar Saâdani. En effet, tous les textes du parti évoquent un mandat de cinq ans et aucun article ne parle de l'éventualité du report du congrès ni de l'annulation d'une réunion du CC. On a parcouru tous les textes pour trouver l'article dont parle M. Bouhedja, mais aucune trace ni dans les statuts, ni dans le règlement intérieur. L'article 32 des statuts édicte que «le congrès se réunit chaque cinq ans en session ordinaire. Il peut se réunir en session extraordinaire sur convocation du président du parti ou sur demande de deux tiers des membres du comité central». L'article 38 stipule que le CC, qui est l'instance souveraine entre deux congrès et doit veiller au respect des statuts, élit le secrétaire général pour un mandat de cinq ans. Clair, net et précis. Le mandat du secrétaire général a expiré. Quant à l'article 37, il stipule que le CC se réunit en session ordinaire deux fois par an. Ce qui n'était pas le cas en 2014. La seule réunion très houleuse s'est déroulée le 24 juin. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, aucun article n'évoque la possibilité de report du congrès, ni la situation du parti et de ses instances si le congrès n'est pas convoqué dans les délais. Aucun article n'accorde au secrétaire général l'attribution de reporter la date de la tenue de l'instance suprême du parti. Mais le respect des textes et leur application importent peu pour les dirigeants du vieux parti. Saïd Bouhedja indique que la préparation du congrès est en cours, ajoutant que le CC tiendra une dernière réunion à la veille du plus important rendez-vous organique pour approuver les résolutions de la commission nationale de préparation des assises. Cela au moment où M.Belayat martèle que «nous sommes à la recherche de la sérénité perturbée par les indus occupants qui n'ont ni la légitimité ni la légalité». «Ils sont là par la force et on les fera sortir par la loi lorsque nous aurons l'autorisation de tenir la réunion du CC», a-t-il dit, accusant M.Saâdani de vouloir maintenir le parti dans le flou. Pour lui, dès que le CC se réunit, un nouveau secrétaire général sera élu et la date du congrès sera arrêtée. En tout cas, la situation du FLN est symptomatique de la situation générale du pays.