Le FLN fait toujours l'actualité C'est toujours la tête de Amar Saâdani qui est demandée, en l'accusant de vouloir préparer un congrès à sa simple convenance. C'est à la veille du 10e congrès du parti, prévu au premier trimestre de 2015, que la crise revient pour secouer le FLN. Ce parti ne s'attendait certainement pas à la montée au créneau de certains députés qui contestent la nouvelle structuration du parti et demandent le départ du secrétaire général, Amar Saâdani. C'est au moment où les dirigeants du FLN se sont concertés avec les dirigeants du FFS qui projettent l'organisation de la conférence nationale de consensus, et réclament le droit de diriger le gouvernement, que ces députés sont sortis des bois. Y a-t-il un lien entre tous ces éléments? Cette nouvelle contestation atteste que le FLN est loin de sortir de la crise qu'il traverse depuis plusieurs années. Pourrait-elle aussi être un reflet d'une secousse au sommet de l'Etat, étant donné que le FLN est le miroir du pouvoir. La crise est sortie de la parenthèse dans laquelle elle était enfermée depuis le brutal renvoi de Abdelaziz Belkhadem du gouvernement et des instructions données au secrétaire général du parti de l'écarter des instances du FLN. Et c'est toujours la tête de Amar Saâdani qui est demandée, en l'accusant de vouloir préparer un congrès à sa simple convenance, de gérer unilatéralement les affaires du parti et de créer de nouvelles mouhafadas sur une base tribale. Comme à son habitude, la direction nationale du parti minimise la portée de la nouvelle contestation. «Ce sont toujours les mêmes éléments. Leur nombre aussi est le même. Ils ne sont que des députés qui doivent s'occuper plutôt des débats à l'APN et des projets de loi au lieu de s'intéresser aux questions organiques. Mais en tout cas, ils ne peuvent rien faire», a déclaré Saïd Bouhedja, chargé à la communication du FLN. Selon un député du parti, également membre du comité central, qui affirme qu'il n'est concerné ni de près ni de loin par ce mouvement, c'est un puissant ministre qui est derrière cette nouvelle contestation. «Il est mécontent de la division de la mouhafada de Tlemcen», affirme notre source selon laquelle, de ce point de vue et prise sous cet angle, la division des wilayas de la Kabylie serait plus grave que celle de Tlemcen. Mais Saïd Bouhedja accuse Abderrahmane Belayat d'agiter les parlementaires pour atteindre son objectif. Il a appelé les députés à se rapprocher de Amar Saâdani pour débattre de leurs doléances. Pour M.Bouhedja, le FLN ne connaît aucune crise actuellement, arguant que la question de la légitimité de la direction nationale ne se pose pas. «La direction est légitime. On croit à la légitimité», a-t-il lancé. C'est justement cette légitimité que le groupe de Abderrahmane Belayat, qui tient toujours au poste de coordinateur du bureau politique, conteste. M. Belayat considère que la réunion du comité central du 29 août 2013 qui a consacré Amar Saâdani comme successeur de Belkhadem est «illégale». «C'est un indu occupant du siège national du parti et du poste du secrétaire général», réitère-t-il à chaque fois, soutenant que toutes les décisions prises par l'équipe de M.Saâdani sont frappées du sceau de l'illégalité. M.Belayat est allé jusqu'à reprocher aux dirigeants du FFS d'avoir commis une erreur monumentale en consultant la direction illégitime du FLN. Sauf que le staff de Amar Saâdani qui vient de rentrer en Algérie après un séjour à Paris ne l'entend pas de cette oreille. Après les rencontres avec les dirigeants du FFS, la direction nationale du FLN s'attellera à la préparation du congrès prévu au premier trimestre 2015. Saïd Bouhedja dit que le parti cherche à rassembler ses militants de tous les rangs et réunir les conditions de la réussite du plus important rendez-vous organique de la vie de ce parti qui trône sur toutes les assemblées élues locales et nationales. «On fera en sorte que le congrès soit le remède définitif aux problèmes du parti», souligne M.Bouhedja dont le parti réclame son droit à diriger le gouvernement en sa qualité de parti majoritaire au Parlement.