Le dernier espoir du succès de la conférence de consensus national s'est évaporé avec les échanges peu aimables entre les partis du pouvoir et ceux de l'opposition. Les assurances des responsables du FFS, quant à leur détermination d'aller au bout de leur projet de reconstruction du consensus national, cachent mal le désarroi dans lequel ils sont face aux nombreux écueils rencontrés. Le dernier espoir du succès de la conférence de consensus national s'est évaporé ces derniers jours avec les échanges peu aimables entre les partis du pouvoir et ceux de l'opposition. Le dernier message de Bouteflika à l'occasion du 19 Mars et la levée de boucliers chez l'opposition ont fini par tuer tout espoir de rapprochement, pour ainsi dire. Le FFS qui tente de réunir les deux parties autour de la table de négociation, en prétextant vouloir jouer le rôle de facilitateur, voit son champ de manoeuvre rétréci et réduit à sa plus simple expression, pour ne pas dire anéanti. Les dirigeants du parti ne répondent plus aux appels des journalistes, même s'ils affirment à chaque fois qu'ils tiennent au projet et qu'ils ne découragent pas. Les observateurs de la scène politique ont tiré, depuis le début des consultations bilatérales lancés par le FFS avec les autres composantes de la scène, la conclusion que l'initiative du plus vieux parti de l'opposition avait peu de chance d'aboutir. Ali Brahimi, porte-parole du Mouvement citoyen pour la liberté et le développement (Mcld) a expliqué que le FFS est privé du rapport de force nécessaire pour imposer toute négociation. Devant le rejet catégorique de l'opposition qui active sous la bannière de l'Instance de suivi et de concertation et l'hésitation des partis au pouvoir, le FFS se trouve de plus en plus isolé. Les partis de la Coordination nationale pour les libertés et le changement démocratique (Cnltd) et ceux du Pôle des forces de changement ne voient aucune utilité de prendre part à un tel projet. Les partis au pouvoir ont posé des conditions qui vident la conférence de toute sa substance. Devant une telle impasse, les responsables du FFS appellent le pouvoir et l'opposition à réunir les conditions de la réussite de son initiative. Le premier secrétaire du parti, Mohamed Nebbou, a estimé, samedi dernier lors d'une sortie de proximité à Tamanrasset, qu'il est de «la responsabilité des politiciens de donner un nouveau souffle au consensus national pour prévenir les phénomènes de violence». «La reconstruction du consensus national nécessite la conjugaison des efforts de tous les acteurs politiques, pouvoir, opposition et société civile (...) L'initiative du consensus se poursuivra et les débats et consultations avec les formations politiques, personnalités et la société civile en général continueront également afin d'aboutir à une entente à même de déterminer les priorités, consacrer l'Etat de droit et le principe de séparation des pouvoirs, en plus de consacrer la justice sociale, la liberté d'expression et les autres libertés», a-t-il expliqué. Le membre de l'instance présidentielle du parti, Ali Laskri, a souligné, à la même occasion, «la nécessité d'une volonté politique afin de parvenir à un consensus national dans ses volets économique, social et politique». Il appelle clairement le pouvoir à «réunir toutes les conditions nécessaires à la concrétisation de cette initiative». Peu probable que l'appel soit entendu par le pouvoir, encore moins par l'opposition. Au moment où le FFS voit en son projet la seule issue à la crise du pays, la Cnltd croit que seule son initiative peut sauver l'Algérie du naufrage. Le pouvoir, quant à lui, tient uniquement à ses propres projets.