Le directeur général du Craag, Chaouch Abdelkrim Yellès L'Algérie, un pays à risque sismique «modéré», contrairement à d'autres pays comme le Japon, l'Iran la Turquie ou le Chili, qui ont une activité sismique forte. Le directeur général du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), Chaouch Abdelkrim Yelles, s'est présenté hier déterminé à mettre un terme à la panique qui sévit actuellement dans le pays suite à la multiplication des secousses telluriques. Le patron du Craag a tenu à mettre en garde les citoyens contre l'impact «catastrophique» des rumeurs «infondées» véhiculées par des «charlatans» sur l'activité sismique en Algérie, indiquant que l'activité sismique du pays est tout à fait normale et ne justifie pas une telle panique. Il a tenu notamment, à toucher les médias et plus particulièrement les télévisions privées (venues en grand nombre) sur l'importance de la sensibilisation sur la question. «On peut considérer qu'un séisme est de forte magnitude lorsqu'il est de 6 ou plus à l'échelle de Richter et il faut s'en inquiéter lorsqu'il a atteint la magnitude de 5», a explicité le conférencier, déplorant que des médias s'empressent de diffuser l'information d'une secousse à moindre magnitude en la qualifiant d'urgente, provoquant indirectement la «panique». M.Yellès a tenu, à cette occasion, à réitérer la particularité sismique de l'Algérie et qui fait d'elle, un pays à risque «modéré», contrairement à d'autres pays comme le Japon, l'Iran, la Turquie ou le Chili, qui ont une activité sismique forte. Il précise qu'une activité régulière est localisée notamment dans sa partie Nord du pays et suite à un recensement, le Craag a enregistré 100 répliques sismiques par mois. Il a ajouté que 90% de ces secousses ne sont pas ressenties et interviennent dans des zones non habitées. Insistant sur le caractère «normal» et «ordinaire» de cette activité, le conférencier a tenu à dénoncer certains pseudos experts qui sont intervenus dans la presse, pour créer la panique et s'adonnent à «la boule de cristal en avançant des informations erronées». Sans citer de noms, M.Yellès affirme que ces personnes sont méconnues de la communauté scientifique algérienne et internationale et ne possèdent aucune publication académique et se permettent de faire des annonces spectaculaires infondées aux effets catastrophiques sur le mental des citoyens. Avant d'ajouter: «Nous, nous représentons des institutions officielles de l'Etat et nous détenons les preuves scientifiques et les chiffres de ce que nous avançons». Interrogé sur l'absence de la culture du séisme dans la société algérienne, M.Yellès a insisté sur l'importance pour la population d'intégrer «la notion sismique dans son vécu» afin de «ne pas céder à la panique», préconisant un travail de sensibilisation et d'information dans ce sens, annonçant à ce propos, l'organisation en avril prochain par le Craag d'une rencontre médiatique sur le sujet. Revenant sur les récentes secousses ayant été localisées notamment dans la Mitidja et dans la localité de Merouana, qui a eu lieu le 15 mars dernier, M.Yellès a expliqué qu'il s'agit d'une «chaîne montagneuse à forte pression tectonique», notant que de nombreuses autres wilayas sont également sujettes à ce type d'activités «remontant à des millions de siècles géologiques». Le séisme ayant été localisé le mardi 24 mars dans la wilaya de Batna s'inscrit précisément dans cette «normalité» et n'est nullement dû à une quelconque autre considération, a-t-il fait savoir, à ce propos. Enfin interpellé sur le respect des normes parasismiques dans les projets de construction, M.Yellès a rappelé qu'une réglementation dans ce sens a été mise en place par les pouvoirs publics au lendemain du séisme de Boumerdès et qu'elle est régulièrement actualisée. Mais ce qui pose le plus de problèmes, ce sont les constructions des privés lesquelles ne se conforment pas souvent aux règles parasismiques de construction.