La question sahraouie sur l'agenda de la communauté internationale La présidente de la commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma et plusieurs chefs d'Etat africains partent en campagne pour la cause sahraouie. L'Union africaine est au gouvernail. Les vents donnent l'impression de vouloir tourner en faveur du peuple sahraoui. Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA, a décidé de mettre en place un Groupe international de contact sur le Sahara occidental (GIC-SO), en vue de maintenir la question (sahraouie, Ndlr) sur l'agenda de la communauté internationale et de mobiliser le soutien nécessaire pour le règlement rapide du conflit à l'occasion de sa 496ème réunion qui s'est tenue le 27 mars 2015. Le Comité ad hoc de chefs d'Etat et de gouvernement sur le conflit du Sahara occidental, sera par conséquent réactivé et élargi. Il sera composé de 10 chefs d'Etat et de gouvernement. Un «commando de choc» qui va écumer les capitales occidentales pour les mettre face à leurs responsabilités. Paris, Berlin, Londres, Madrid, Moscou, Washington...seront sollicitées pour que soit respectée la légalité internationale. Pour que soient appliquées les différentes résolutions adoptées et votées par le Conseil de sécurité de l'ONU qui garantissent au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. C'est une offensive diplomatique historique que l'Afrique compte lancer pour sensibiliser les pays amis du Maroc à changer d'attitude dans le conflit du Sahara occidental. Une offensive qui commence déjà par un acte remarquable de la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma. La diplomate sud-africaine a interpellé le secrétaire général de l'Onu, sur la question sahraouie, mettant en exergue le caractère illégal de l'occupation marocaine et exigeant une relance du processus de décolonisation des territoires sahraouis occupés. Il convient de relever que Mme Zuma a désigné un envoyé spécial pour la question sahraouie. Il s'agit de Joachim Chissano, ancien président du Mozambique. De fait, elle est l'objet de tirs groupés de la presse marocaine. A cette action panafricaine de qualité, d'autres actions suivront pour montrer la solidarité de l'Afrique à l'endroit du Sahara occidental pour couper le Maroc de ses soutiens occidentaux. La France est concernée au premier chef. Alliée traditionnelle du Maroc, elle s'est toujours alignée sur la position marocaine et s'est constamment érigée en obstacle pour empêcher la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) d'être dotée d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. Patrie de ces mêmes droits de l'homme par excellence, elle passe sous silence les viols, la torture, les procès iniques, les disparitions forcées et les exécutions sommaires subis par la population du Sahara occidental. Ces dépassements ainsi que la répression exercée par les forces d ́occupation marocaines ne sont pourtant pas une vue de l ́esprit. Ils sont de notoriété publique et régulièrement dénoncés par des ONG et des organisations de défense des droits de l ́homme. En fermant les yeux sur ces exactions et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, Paris soutient un pouvoir marocain aux abois qui a fait de surcroit de l'Algérie une cible privilégiée en l'inondant de tonnes de drogue tout en fomentant des campagnes d'accusations mensongères et des tentatives de déstabilisation contre elle. Des trémoussements qui n'ont pas suscité le moindre commentaire les condamnant. Ce qui conforte la position bancale qu'entretiennent les responsables français qui ont maintenu des relations privilégiées avec le régime marocain qui a annexé les territoires du Sahara occidental inscrit pourtant sur la liste de l'ONU des territoires non autonomes qui restent à décoloniser. La France y oppose son veto en tant que membre du Conseil de sécurité de l'ONU mais mène ou a mené paradoxalement des batailles au nom de la liberté en Libye et en Syrie notamment au point de mettre ces pays dans le chaos. Une politique qui s'apparente à celle menée par les Etats-Unis au Moyen-Orient pour soutenir Israël. Ce sont ces incohérences que compte corriger l'Union africaine à travers son comité ad-hoc de 10 chefs d'Etat et de gouvernement qui seront chargés de faire pencher la balance en faveur du peuple sahraoui et du respect de la légalité internationale à travers l'application des résolutions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Une initiative soutenue et appuyée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika et le président sud-africain, Jacob Zuma, à l'issue de sa visite d'Etat en Algérie. Les deux dirigeants se sont félicités du communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, adopté le 27 mars 2015, et de l'organisation, prochainement en Afrique du Sud, de la sixième Conférence internationale de solidarité avec le peuple du Sahara occidental. Le président sahraoui salue la décision de l'UA Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé hier le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, à intensifier la coopération et la coordination entre l'instance onusienne et l'Union africaine (UA) pour le règlement de la question sahraouie en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination à travers un référendum libre et équitable. Intervenant aux travaux du 7e congrès de l'Union nationale des femmes sahraouies (Unfs), le président Abdelaziz a insisté sur «l'impératif de parvenir en urgence à une solution juste et équitable de la question sahraouie, conformément aux chartes et résolutions de l'Onu et de l'UA». Il a salué, à cette occasion, la décision du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA du 27 mars dernier, qui appelle à tout mettre en oeuvre pour accélérer le processus de décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique. Le président sahraoui a mis en avant les décisions et «les pas franchis» par le CPS pour redynamiser le comité des chefs d'Etat et de gouvernements sur le Sahara occidental, la création de groupes de contact internationaux sur le Sahara occidental et la garantie d'une révision périodique de ce dossier.