Le ministre des Travaux publics, pour qui «la route du développement passe par le développement de la route», continue de mettre le paquet dans les grands travaux qu'il a entrepris depuis qu'il est à la tête de ce département, et qui font tellement parler de lui. Rigueur, respect des délais et des coûts, études planifiées et fiables de l'ensemble des projets devant faire jouer à l'Algérie un rôle de leader régional, sont autant de maîtres-mots qui sous-tendent l'ensemble des actions de ce désormais «super-ministère» jouissant d'enveloppes budgétaires conséquentes. Le fameux projet d'autoroute Est-Ouest, qui progresse désormais à pas de géant, revêt un caractère stratégique tel qu'il en est attendu des dividendes économiques, politiques et même sociaux d'une importance capitale dans le moyen terme. Egalement fidèle à la ligne conductrice de son parti, le MSP, Amar Ghoul, dans le cadre de notre rubrique «A coeur ouvert avec L'Expression», explique que les quelques «divergences» apparues au sein de l'alliance, notamment à propos du code de la famille, ne sont qu'une richesse de plus, venue lancer un débat engageant un véritable projet de société. Il ajoute que ni le clonage ni le parti unique ne sont viables dans un pays qui en a déjà fait l'expérience. Pour finir, il souligne malicieusement que tout se décidera au sein du parlement, émanation de la volonté populaire. Des surprises qui nous sont réservées les prochains jours nous le diront sans doute. La fameuse autoroute Est-Ouest en est désormais arrivée au point de non-retour. Ce n'est pas sans fierté que Amar Ghoul annonce que d'ici au début de l'année prochaine tout le tronçon reliant Bordj Bou-Arreridj à Chlef, en passant notamment par Chlef, sera finalisé. Cette partie, qui se trouve être la plus dure et la coûteuse, constitue le tiers des quelques 1 200 kilomètres que constitue cet ouvrage dont l'étendue dépasse de loin les frontières algériennes, traversant d'autres pays pour relier l'Atlantique à la mer Rouge. Ainsi, le caractère géostratégique de cet ouvrage, doit faire de notre pays un leader sur le plan régional. S'il est certain que des sommes colossales ont déjà été dépensées dans le but d'accélérer la réalisation de ce projet, presque aussi vieux que le monde, le plus gros paraît désormais être fait. Le ministre des Travaux publics, qui promet «des annonces de la plus haute importance vers le mois de novembre prochain», ajoute que dans le cadre du partenariat de Bot, «nous tiendrons parole en lançant incessamment des contrats de partenariat afin de finaliser le projet avant 2009». Il conclut, s'agissant de ce projet: «Nous tiendrons parole». Pressé de questions sur les identités des entreprises encore en lice, le ministre a refusé d'en dire plus afin de ne pas contrecarrer les négociations serrées en cours, se contentant juste de préciser qu'il s'agit «d'Européens et d'Asiatiques». Le ministre relève que les questions d'expropriation ont toutes été réglées à l'avance. Mieux, il souligne que si celles-ci atteignent les 30 % suivant les normes internationales, elles ne sauraient excéder pour ce projet les 10 %, ce qui constitue une performance d'autant plus notable que l'ensemble des expropriations se sont faites sur la base de rapports dressés par des experts agréés et assermentés, mais aussi à l'amiable, et toujours au profit des citoyens concernés. Amar Ghoul, qui qualifie les tronçons réalisés «d'atouts entre les mains de l'Algérie», explique en effet que «de Bordj Bou-Arréridj à la Tunisie et de Chlef au Maroc, le terrain est plat, et jouit d'une bonne portance, ce qui réduit aussi bien les coûts que les délais de réalisation des tronçons restants». Constantine, qui constituait l'ultime embûche sérieuse avec ses montagnes fort difficiles d'accès, a, elle aussi, été définitivement contournée. Reste la question du péage. Sur ce point, Amar Ghoul, qui précise que les négociations continuent de se faire, promet que «les tarifs seront des plus raisonnables». Il souligne à ce sujet que «ce seront les gros tonnages qui paieront le plus puisque les gains de temps considérables constitueront aussi des bénéfices pécuniaires non négligeables». Ajoutez à cela que «le trafic ne laissera pas d'aller crescendo sur cette autoroute, ce qui permettra de compenser les bas prix par le nombre de véhicules, cela sans oublier les compensations étatiques temporaires, comme cela se passe dans tous les pays du monde». Dans le domaine économique, outre les activités annexes liées aux motels, stations services, etc., les bandes de terre situées de part et d'autre de cette route seront nettement mises en valeur, et constitueront donc des créneaux d'investissement porteurs, y compris, pour ne pas dire, à commencer par les entreprises détenant des concessions de trente années sur la gestion de cette autoroute. C'est donc sur le long terme que les plus grands bénéfices, aussi bien pour les investisseurs que pour le pays, devraient être engrangés.