Le survol de l'Algérie par des compagnies étrangères constituerait une importante source de devises. La firme américaine Northrop Grumman vient de parachever une étude de faisabilité sur le développement du système de gestion du trafic aérien en Algérie pour le compte du ministère algérien des Transports et de l'Etablissement national de la navigation aérienne (Enna). Ladite étude a été réalisée grâce à un concours financier américain de l'ordre de 640.000 dollars, dont 465.000 fournis par l'Ustda et 175 000 par Northrop Grumman. Le rapport final a été remis mer-credi dernier, au siège de cette firme à Arlington (Virginie), par des responsables de la firme à une délégation algérienne conduite par M.Farouk Abdelouahab, directeur général de l'Enna. La remise du document s'est déroulée en présence de M.Hocine Bakiri, conseiller du ministre des Transports, de l'ambassadeur d'Algérie, M.Idriss Jazaïri, ainsi que du vice-président de l'établissement américain, M.Donald Wilhelm, du représentant de l'Administration fédérale de l'aviation civile américaine (FAA), M.Douglas Lavin, et du directeur pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord de l'Agence américaine de développement du commerce (Ustda), M. Henry Steingas. Les conclusions auxquelles sont arrivés les experts qui ont planché sur l'étude en question préconisent, en substance, la mise en place d'une stratégie de développement du système de gestion du contrôle du trafic aérien algérien. Cette dernière sera mise en pratique graduellement pour une période s'étalant sur 10 ans. La première phase, qui devra être lancée en 2005, portera essentiellement sur la couverture de l'axe Sud-Est de l'espace aérien algérien par des satellites et radars ainsi que la mise en place d'un deuxième centre de contrôle aérien pour la région Sud qui s'ajoutera à celui inauguré en décembre 2003 dans la partie Nord. La seconde phase concerne la dotation de l'espace aérien algérien de satellites et de radars tout en introduisant de nouveaux concepts pour une complète automatisation. «Ce qui, précise-t-on, permettra de faire face à l'accroissement du trafic conformément aux impératifs de sécurité et de fluidité des survols tout en parvenant à une meilleure valorisation économique de l'espace aérien algérien». Le directeur général de l'Enna, M.Abdelouahab, a expliqué à l'APS qu'«actuellement, l'espace aérien algérien n'est pas suffisamment équipé de radars et de moyens de télécommunication pour assurer pleinement sa sécurité.» Cette situation a des répercussions néfastes sur la sphère économique aérienne qui accuse des pertes d'argent colossales. L'orateur ajoute que «les avions des compagnies aériennes étrangères qui empruntent les lignes reliant, par exemple, l'Europe à l'Afrique, contournent l'espace aérien algérien.» D'où il résulte «un manque à gagner au détriment de l'Algérie qui pourrait être évalué à plusieurs centaines de millions de dollars. C'est que le survol de l'Algérie par l'aviation des compagnies étrangères constituerait une importante source de devises à travers, notamment, le paiement des droits de passage mais aussi par l'approvisionnement en kérosène dont la disponibilité et le prix en Algérie constitueront des avantages comparatifs pour ces compagnies». On souligne du côté algérien que «l'équipement qui sera acheté dans le cadre de la mise en oeuvre de ce projet sera rapidement amorti par les revenus en devises provenant de l'utilisation de l'espace aérien algérien qui deviendra plus attractif pour les compagnies étrangères». Le contexte actuel semble être favorable à l'Algérie qui ne manque pas d'atouts pour prétendre à l'adhésion à l'OMC, d'autant plus que sa cote est en hausse et qu'elle figure en bonne place dans l'argus économique.