Dans le cadre de la session criminelle, le tribunal d'Oran a prononcé de lourdes peines à l'encontre d'individus qui se réclamaient des groupes du tristement célèbre Kada Benchiha éliminé par ses acolytes en 1997. Les faits pour lesquels comparaissaient les accusés remontent à l'année 1996, quand les forces de sécurité ont réussi à appréhender à Oran Y.A., un déserteur qui avait rejoint les groupes terroristes. Au cours de son interrogatoire, il avait avoué qu'il avait intégré les «troupes» de Kada Benchiha en compagnie de C.A., qui était chargé d'acheter des équipements de communication (des batteries pour talkies-walkies). Ils sont restés vingt jours à Oran chez S.Y., la mère de C.A. Le groupe était chargé de collecter des denrées alimentaires, des médicaments ainsi que de la literie. Ils devaient acheminer ces produits à Tlemcen pour les remettre à des complices qui devaient les convoyer vers les monts de Telagh et Djebel Asfour où étaient stationnés les hommes de Kada Benchiha. Y.A. et ses acolytes se sont rendus coupables de complicité dans les activités subversives des groupes terroristes en prêtant main forte aux égorgeurs d'enfants. Arrêtés, ils seront poursuivis pour les crimes de constitution d'un groupe terroriste et apologie des actes subversifs mettant en péril l'intégrité de l'Etat et ses institutions. Lors de leur audition par le tribunal, les mis en cause ont nié les faits retenus contre eux préférant déclarer que leurs aveux leur ont été soutirés sous la contrainte. Le représentant du ministère public, dans son réquisitoire, insistera sur les faits reprochés aux prévenus tout en soulignant que les preuves de leur implication dans le soutien des groupes terroristes les accablaient. Il fera remarquer qu'ils se sont rendus coupables d'actes de sabotage qui ont mis en péril les institutions de l'Etat et la sécurité des citoyens et qu'ils ne doivent pas bénéficier des dispositions de la loi portant concorde civile puisqu'ils ne se sont pas rendus, avant de requérir une peine de 10 ans de prison à l'encontre de tous les accusés. Après les délibérations, le déserteur Y.A. et S.Y. (la mère du greffier) ont été condamnés à 3 années de prison ferme. Le greffier et son frère ont été relaxés alors que N.A., en fuite actuellement, a écopé de 10 ans de réclusion criminelle.