Le département d'Etat américain a affirmé que tout accord avec l'Iran sur son programme nucléaire serait "fondamentalement différent" de celui qui avait été conclu avec la Corée du Nord et a ensuite échoué. "Les mesures de restrictions, d'inspections et de vérifications imposées à l'Iran" par un éventuel accord global sur son programme nucléaire "iront beaucoup plus loin que celles qui ont été appliquées à la Corée du Nord dans les années 1990 et 2000", a déclaré à la presse Marie Harf, porte-parole du département d'Etat. Elle était interrogée sur des informations selon lesquelles des experts chinois des questions nucléaires estiment que la Corée du Nord pourrait déjà disposer d'un arsenal de 20 têtes nucléaires et d'une capacité d'enrichissement de l'uranium suffisante pour doubler ce nombre d'ici l'année prochaine. Cette estimation, qui selon le Wall Street Journal a été communiquée à des spécialistes américains du nucléaire lors d'une réunion à huis clos en février dernier, est nettement plus élevée que toutes les précédentes estimations chinoises connues. Elle dépasse également de récentes évaluations d'experts indépendants américains qui estiment que les Nord-Coréens ont actuellement dans leur arsenal entre 10 et 16 armes nucléaires. Mme Harf a refusé de communiquer aux journalistes l'évaluation du gouvernement américain quant au niveau actuel de l'arsernal d'armes nucléaires de la Corée du Nord. Mais elle a rejeté les affirmations de personnes qui critiquent les actuelles négociations sur le nucléaire iranien selon lesquelles l'évolution de la situation en Corée du Nord devrait soulever des inquiétudes quant à la conclusion d'un accord avec l'Iran. "L'accord global que nous nous efforçons de négocier avec l'Iran est fondamentalement différent de ce que nous avons fait dans notre approche de la Corée du Nord", a déclaré la porte-parole du département d'Etat.