Le journaliste et militant des droits de l'homme fera face le 26 septembre, à six nouvelles affaires devant le tribunal de Djelfa. Le journaliste et militant des droits de l'Homme Hafnaoui Ben Ameur Ghoul est passé hier, devant la cour de Djelfa, sans que les peines prononcées auparavant par le tribunal soient alourdies ou allégées. La première affaire concernait une accusation pour diffamation et outrage à corps constitués introduite par le directeur de l'administration locale, et pour laquelle le tribunal avait prononcé une amende de 3000 dinars. La deuxième plus saugrenue, est l'oeuvre d'un jeune qui avait déposé plainte contre Hafnaoui pour menace à l'arme blanche. Saugrenue, l'affaire l'est, car c'était Hafnaoui «au temps de sa liberté», qui avait déposé plainte le premier contre ce jeune. Une fois en prison, cet homme manipulé par des responsables locaux, tout comme d'ailleurs la majorité de ceux qui ont déposé plainte, a retourné l'affaire à son profit pour enfoncer le clou. Bien sûr, l'extravagance était tellement évidente que le plaignant a été débouté et Hafnaoui innocenté. La troisième affaire a été motivée par trois députés qui avaient trouvé les écrits de Hafnaoui dans la presse diffamatoires. Là encore, la cour confirme le verdict précédent: 5000 dinars d'amende. La formidable machine judiciaire de Djelfa qui avait démarré au mois de mai dernier semble grincer. Le départ du wali, qui avait été à l'origine de la «chasse au Ghoul», ainsi que celui de certains responsables locaux ont atténué les ardeurs de la justice. Le nouveau wali ne semble pas s'intéresser à des luttes d'influence dont les enjeux lui échappent, ou au plus, ne le concernent pas. Qu'importe, le 26 septembre prochain, Hafnaoui Ghoul, homme haut en couleur, journaliste à ses heures perdues et grand Ostrogoth devant Dieu, mais qui ne mérite pas tout ce branle-bas de combat, devra encore répondre à six autres accusations. Fatigué par ces mois de détention, noyé dans un labyrinthe de procédures judiciaires (20 affaires contre lui ont été ficelées en moins de dix jours) et dans l'insouciance «stratégique» de ses confrères, qui appréhendent cette épisode de vaches maigres, Hafnaoui devra encore faire preuve de beaucoup de patience. Il a annoncé à sa famille qu'il allait entrer à partir d'aujourd'hui dans une grève de la faim illimitée pour protester contre ce qu'il qualifie de conditions de détention déplorables. «Je suis malade et cela fait quinze jours que je demande vainement la présence d'un médecin», a-t-il lancé à sa sortie du tribunal. A Djelfa, on ne dénonce déjà plus les abus. La ville agropastorale qui regorge d'affaires scabreuses et de milliards noyés dans des projets d'agriculture et de foncier très suspects, peut s'adonner à la corruption en vase clos. Hafnaoui est à l'ombre, ses confrères ont compris la leçon et la justice a fonctionné à plein régime. Que veut-on de plus?