Hafnaoui Ben Ameur Ghoul, le journaliste et militant des droits de l'homme, a été condamné, hier, par la cour de Djelfa à un mois de prison ferme suite à la plainte introduite par le wali de Djelfa et plusieurs directeurs de l'exécutif de la même localité. Décidément, le parquet de Djelfa ne chôme pas: il a déjà pénalisé M.Ghoul à deux mois de prison ferme le 23 juin dernier. La semaine écoulée, le tribunal a alourdi sa peine avec deux autres mois supplémentaires et ce, suite à la publication d'une missive que le journaliste aurait adressée, à partir de la prison, à sa fille. Pour rappel, le correspondant du quotidien Djazaïr News a été condamné, selon les chefs d'accusation retenus par la justice, pour diffamation et outrage aux autorités locales de Djelfa. La seconde accusation concerne l'affaire des «600 milliards» que le wali de Djelfa aurait dilapidés et que Ghoul a dénoncé dans les colonnes du quotidien Le Soir d'Algérie. Justement, sur cette question précise, le parquet aurait prononcé trois mois de prison ferme pour l'affaire de l'entretien qu'il a accordé audit quotidien dans son édition de 18 mai de l'année en cours. Le journaliste détenu n'arrive toujours pas à avaler les chefs d'inculpation retenus contre lui. Pour lui, en évoquant le récit du malheureux scénario qui l'a conduit aux portes de la geôle, sa peine a été décrétée «en toute hâte». Celle-ci, selon ses dires, «était entachée de considérations typiquement politiques». A contrario, le parquet exclu la vraisemblance des propos avancés. D'ailleurs, la condamnation de M.Ghoul, a-t-on affirmé, repose sur «une affaire de calomnie et insultes à l'encontre des responsables de la wilaya de Djelfa». Devant les accusations brandies par la partie civile, les avocats de M.Ghoul sont apparemment en perte de vitesse. Le juge d'instruction a en effet prononcé une amende de 10.000 DA à l'encontre de Hafnaoui Ghoul. Pour tenter d'obtenir malgré tout un éventuel allégement de la peine, les avocats se prononcent, d'un côté, sur la «précipitation dans laquelle son affaire a été conclue», et d'un autre, de la suite réservée aux «maintes plaintes introduites antérieurement par M.Ghoul auprès des différentes instances» de la wilaya de Djelfa. Face à la multiplication des plaintes déposées contre M.Ghoul, les avocats se retrouvent en manque de nouveaux arguments à présenter. Une chose est à craindre, cependant, la ville de Djelfa risque d'«exploser» en réponse à la valse des décisions prises par le parquet. Sachant que cette dernière a été, à maintes reprises, le théâtre d'échauffourées opposant les agents de l'ordre à la population locale.