Les Européens ont pris langue avec les Australiens au sujet de leur politique migratoire consistant à refouler tous les bateaux de réfugiés arrivant sur leurs rivages, a affirmé lundi le Premier ministre australien Tony Abbott. Des centaines de migrants, essentiellement africains mais aussi pour beaucoup syriens, partis pour la plupart de Libye où le chaos laisse les mains libres aux passeurs, arrivent chaque jour sur les côtes italiennes. L'Union européenne (UE) a décidé de renforcer sa présence en mer à la suite d'une série de naufrages ayant fait plus de 1.200 morts en avril, sans pour autant tarir l'afflux d'embarcations. Dix migrants ont ainsi été retrouvés morts dimanche en Méditerranée pendant un week-end qui a vu plus de 5.800 personnes secourues. Le mois dernier, Tony Abbott avait fait la leçon aux Européens, estimant que seul le refoulement systématique des bateaux était efficace. Lundi, il a laissé entendre que les Européens s'étaient finalement résignés à l'entendre. "D'après ce que je sais, il y a eu des contacts officiels entre les Australiens et les Européens", a déclaré le dirigeant conservateur. Peu après son arrivée au pouvoir en septembre 2013, le gouvernement conservateur de Tony Abbott a lancé avec l'aide de l'armée l'opération "Frontières souveraines" pour décourager les réfugiés d'arriver par la mer. Les arrivées étaient quasi quotidiennes et 1.200 réfugiés avaient péri sous le précédent gouvernement travailliste alors que selon la droite aucun migrant n'est mort en mer en près de 18 mois. Cette politique comporte deux volets. Les bâtiments de la marine interceptent les bateaux transportant des migrants et les renvoient vers leur point de transit, souvent l'Indonésie. Les demandeurs d'asile qui arrivent par bateau en Australie sont placés dans des camps de rétention sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle Guinée, ou sur l'île de Nauru, dans l'océan Pacifique.