La pièce Salah-Bey du Théâtre régional de Constantine (TRC) a été chaleureusement accueillie, vendredi soir à Jijel où elle a été présentée à la Maison de la culture Omar-Oussedik. Programmée dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale 2015 de la culture arabe», cette oeuvre a été suivie avec beaucoup d'intérêt par un public averti et connaisseur du 4e art. C'est «un voyage à travers le temps et l'espace», a indiqué un spectateur admiratif devant l'excellente prestation de la troupe du TRC, bien rodée aux arcanes des planches. La pièce d'une durée de 90 minutes, réalisée par Mohamed-Tayeb Dehimi, sur un texte de Saïd Boulmerka, montre le personnage de Salah, âgé de 16 ans, débarquant au port d'Alger en provenance d'Izmir (Turquie). Survient ensuite une voyante qui prédit un avenir radieux et éblouissant à celui qui sera le futur bey de Constantine. Il s'agit d'une «histoire relue de Salah Bey», le metteur en scène et l'auteur du texte ayant mêlé l'histoire à la fiction pour présenter un travail artistique adapté aux planches, a déclaré M. Dehimi. S'agissant de l'histoire du voile noir (M'laya), porté par les femmes à Constantine et dans la région est du pays en signe, dit-on, de deuil après l'exécution du bey, le metteur en scène a estimé qu'il s'agit-là d'une «contrevérité historique». Pour Dehimi, les Constantinoises n'ont jamais porté le deuil de Salah Bey, car ce voile sombre était «venu bien avant, avec l'Etat fatimide». «Nous avons été suffisamment gavés de fausses vérités et de mensonges et il est temps de s'attaquer à d'autres légendes qui ont corrompu l'histoire de la ville des Ponts», a tenu à commenter l'homme de théâtre constantinois, dont la toute dernière oeuvre est venue enrichir le riche répertoire du théâtre de l'antique Cirta. Pour rappel, la Maison de la culture de Jijel abritera, demain après-midi, une autre pièce de théâtre intitulée Ettahaouelete (les mutations), une production du Théâtre régional de Souk Ahras.