Le changement radical auquel aspire le président ne peut se faire sans l'adhésion de la société civile. La gouvernance entre l'action publique et la participation citoyenne a été au centre des débats de la journée d'étude organisée hier à l'hôtel Aurassi par le Forum algérien pour la citoyenneté et la modernité, en présence d'un panel d'experts, de représentants de collectivités locales et du mouvement associatif. Plusieurs thèmes ont été débattus lors de cette rencontre tels «gouvernance économique et gouvernance d'entreprises», «gouvernance et dialogue social en Algérie: éléments de problématique», «l'implication de la population et de la société civile dans le devenir de la cité: Pour un projet de développement consensuel». Des sujets qui traitent des principes consacrant la bonne gouvernance. Le droit de regard sur les affaires publiques est un gage de démocratie. Une telle entreprise ne peut connaître une percée si elle n'est pas accompagnée de volonté politique mais surtout de l'adhésion de la société qui doit porter à bras-le-corps un projet ayant pour objectif le progrès et la modernité. C'est sans doute pour cette raison que le Forum qui est une ramification du Comité national de jeunes de soutien à la candidature de Bouteflika à la présidentielle du 16 avril1999, a décidé, d'entreprendre un travail de proximité et de sensibilisation pour amener les citoyens à rejoindre leur action. M.Noureddine Sbia, le président de cette entité, lors d'un point de presse, a réfuté la thèse selon laquelle son association ambitionne de devenir un parti politique: «Notre objectif est de sensibiliser les gens sur les affaires qui les concernent. Notre Forum veut s'imposer en tant que force de proposition sans avoir la prétention de vouloir interférer dans le travail du gouvernement». Pour ce qui est des sujets brûlants d'actualité, à savoir les amendements apportés au code de la famille et la levée de boucliers que les modifications du texte ont suscitée chez les partis islamistes, l'orateur a expliqué qu'«une société qui aspire à la modernité ne peut pas se cantonner dans une mentalité rétrograde». Même si le Forum ne s'est pas officiellement prononcé sur la question, son président estime que les modifications concernant le texte feront l'objet d'une prochaine réflexion et que sa position ne peut être qu'en faveur de ces amendements. Quant à la question de savoir s'il n y a pas lieu de conjuguer les efforts s'agissant des associations qui oeuvrent pour un objectif commun, M.Sbia a estimé qu'«il est impératif de se constituer en réseau afin de porter les aspirations d'une citoyenneté en conciliation avec la modernité». Pour ce dernier «les bonnes pratiques de la gouvernance évoluent vers une démocratie participative réelle et effective impliquant de plus en plus la société civile». Laquelle société doit être «consultée sur les questions qui la concernent». Et d'ajouter que «la notion de tutelle devra laisser place à la notion de régulation par l'adoption d'une nouvelle conception de la décentralisation». L'orateur prône la transparence et ce, à travers «le droit à une information objective, régulière et complète sur tout ce qui concerne la gestion des affaires publiques». Cependant, cette démarche n'est effective que si les individus prennent conscience de leurs devoirs envers la communauté arguant que «pour produire de la richesse matérielle et intellectuelle et la redistribuer équitablement, la nouvelle gouvernance, placée au confluent des logiques de l'action politique , économique et sociale, se doit de se plier à une double injonction: générer à la fois le respect des institutions et des lois et une émancipation démocratique des individus et des groupes». Cette structure dichotomique obéit à un préalable qui est «l'élaboration de stratégies qui tiennent compte des enjeux contemporains articulant la politique, l'économique et le social».