Le Forum algérien pour la citoyenneté et la modernité (FACM) a organisé, hier, à l'hôtel El Aurassi, à Alger, un colloque sur le thème « Gouvernance et performance du service public ». En guise de préambule, les initiateurs du séminaire soulignent que « l'ensemble des mesures prises et programmées (par l'Etat) devraient consacrer la bonne gouvernance, laquelle a besoin de la consécration dans la réalité des principes de citoyenneté et de service public, dont les fondements seraient la transparence, la démocratisation de la vie sociale et la participation de la société civile, la décentralisation, l'efficacité et l'efficience ». Ainsi, relève-t-on dans l'introduction, le défi majeur consiste à développer la pratique d'une démocratie participative. Dans ce sillage, plusieurs communications ont été présentées par un panel d'experts, hauts fonctionnaires et universitaires, invités par le FACM. Son président, M. Sbia a indiqué que « la bonne gouvernance et les services publics constituent la matrice des grands équilibres qu'exigent, tant la gestion de l'intérêt commun des Algériens que la production et la répartition équitable des richesses ». La première communication a été donnée par le directeur général des Douanes, M. Lebib, qui a traité de « la concertation dans la gouvernance » alors que M. Taïbi, docteur d'Etat en sociologie et anthropologie, a présenté un exposé sur « l'histoire des idées politiques et problématique de la bonne gouvernance en Algérie ». M. Baba-Ahmed, directeur général de la Banque algérienne du commerce extérieur à Zurich (Suisse) est intervenu à propos du « secteur économique public à l'épreuve de la gouvernance ». Il s'est interrogé : « La performance du secteur public peut-elle être influencée peu ou prou par la qualité de la gouvernance ? » Réponse préliminaire : la problématique et le devenir du secteur économique public sont liés à la qualité de la gouvernance. Pour sa part, M. Lamiri, docteur d'Etat en management/économie de l'université de Californie, a présenté un exposé sur « La régulation économique à court, moyen et long termes et nouvelles gouvernance en Algérie » en relevant que le terme « planification » a tendance à s'effacer au profit du concept de « régulation ». L'expert, qui esquisse une définition, déclare que « la régulation consiste à mettre en place un arsenal juridique, incitatif et de contrôle afin d'obtenir les comportements et les résultats escomptés des agents économiques ». L'Algérie, poursuit-il, a besoin d'améliorer son architecture institutionnelle pour profiter des principes de régulation moderne, notamment : un think-thank, une institution de simulation, moderniser le système statistique, diffuser la culture du management, développer une culture d'audits, favoriser les projets à fort contenu d'emplois et décentralisation des décisions ... Pour la journée d'aujourd'hui, M. Megherbi, docteur d'Etat en lettres/sciences humaines à la Sorbonne, va présenter une communication sur « La bonne gouvernance et les mutations socioculturelles » tandis que Me Seriak, docteur en droit, avocat à la cour et consultant international, exposera à propos de « L'amélioration des rapports de l'administration avec les usagers ». Durant la même journée, M. Belmihoub, docteur en sciences de gestion et professeur à l'ENA d'Alger, ainsi que M. Abdou, docteur en sociologie et maître de recherche au Cread, vont intervenir, respectivement, sur « Les enjeux du service public... », et « La modernisation de l'administration et du service public ». La dernière communication va être présentée par M. Meziani, consultant en développement social et secrétaire général du FACM, elle aura trait au « Développement local de proximité et participation citoyenne ». Les travaux du colloque devraient être sanctionnés par l'élaboration de recommandations.