La ville d'Azazga a renoué hier, avec la protestation. Les travailleurs de la mairie sont revenus à la charge par une marche pacifique organisée pour dénoncer les intimidations et autres harcèlements dont ils sont victimes. La marche qui intervient alors que la grève de ce personnel se poursuit encore a été décidée explicitement contre le président d'APC. La manifestation des travailleurs de la mairie est dirigée contre le maire car, estiment les contestataires, ce dernier exerce des intimidations et des menaces de licenciement depuis plusieurs mois. Cette action d'hier a rappelé aux habitants d'Azazga, un épisode dramatique d'un feuilleton qui se poursuit encore. La mairie de cette grande commune a été fermée durant près d'une année par les habitants des villages Flikki, Azazga Bouadda, Chorfa. Ces derniers reprochent au même élu, le président de l'Assemblée populaire communale, d'avoir dilapidé le foncier local au bénéfice d'une maffia locale. Au début, les villageois avaient procédé à cette action, sans pour cela demander le départ du maire. La suite n'a semble-t-il pas été gérée convenablement par l'exécutif communal qui a d'abord fait la sourde oreille. Quelques semaines plus tard, les protestataires qui tenaient des sit-in continus devant le siège de la mairie, ont demandé au P/APC de quitter son poste. Le bras de fer s'est poursuivi durant plusieurs mois. Les développements qui surviendront ne tendront cependant pas vers le dénouement. Bien au contraire, la situation se corsait davantage avec la prise de position d'une partie des élus qui ont rejoint la protesta, en demandant le départ du maire. Ces derniers semblaient oublier que si la demande trouvait, à la rigueur, sa justification auprès de citoyens, il n'en était pas de même pour eux car ces derniers ne devaient pas ignorer que le maire a été élu par le peuple. L'heure n'était pas aux débats philosophiques sur la démocratie mais plutôt à la recherche de consensus. Il n'y en avait point. La persistance de la fermeture du siège de l'APC et l'attitude négative du maire qui campait sur sa position, a amené une autre partie de la population à venir manifester devant la mairie son ras-le-bol. Face à cette situation de pourrissement annoncé, les pouvoirs publics ont procédé à la réouverture de la mairie par la force publique, provoquant la colère de l'autre partie. Des émeutes ont éclaté induisant des arrestations et des blessés. Il aura fallu que le ministre de l'Intérieur Tayeb Belaïz, vienne en visite à Tizi Ouzou pour que le problème soit pris en charge concrètement par l'envoi d'une commission d'enquête afin de mettre la lumière sur les accusations portées contre le maire. Une semaine plus tard, celle-ci est à pied d'oeuvre. Avant qu'elle ne rende ses conclusions, une autre commission plus spécialisée, dit-on, est arrivée à Azazga émanant du ministère des Finances. La semaine dernière, c'était au tour du secrétaire général du ministère de l'Intérieur de venir à Tizi-Ouzou pour dénouer beaucoup de situations de blocage.