Depuis le 21 septembre, tous les bureaux administratifs de la mairie sont fermés Cinq villages sont impliqués dans ce mouvement de protestation qui secoue la deuxième plus grande commune de la wilaya de Tizi Ouzou. Il s'agit de Aït Bouadha, Cherfa N'Bahloul, Flikki et Azazga. Quelques jours après le blocage du bloc administratif de l'APC, les habitants du village Hendou se sont joints à la protesta. Les concernés se sont constitués en coordination de comités de villages. Et c'est cette dernière qui coiffe ce mouvement qui ne veut pas s'estomper, en dépit de plusieurs initiatives et tentatives allant dans ce sens. C'est le cas de l'envoi d'une commission d'enquête. Cette dernière a entendu de nombreux acteurs, notamment les représentants des protestataires, des travailleurs à la mairie, des élus... Mais jusqu'à hier, la mission de cette commission n'a pas abouti à des résultats palpables, à même de dénouer la crise au sein de l'APC d'Azazga. Il est reproché à l'équipe dirigeante d'Azazga de nombreux griefs en matière de gestion, notamment en ce qui concerne le volet foncier. L'index est également mis sur «la non-régularisation des lotissements encore dans l'indivision, à l'exception d'un seul, celui situé aux Chalets». C'est du moins ce qui est noté dans la déclaration rendue publique, au début de l'action de protestation. Il y est également question de la gestion des ordures ménagères, des établissements scolaires, du plan de circulation, l'aménagement urbain et la liste est encore longue. De même qu'il est reproché au premier magistrat de la commune et ses proches collaborateurs «l'absence de nouveaux projets depuis leur arrivée». Depuis le 21 septembre donc, tous les bureaux administratifs de la mairie sont fermés, en dehors des guichets de l'état civil qui assurent un service minimum, afin de ne pas pénaliser les citoyens. Le conflit dans la région d'Azazga s'est exacerbé quand 13 sur les 19 élus que compte l'assemblée locale ont exprimé leur soutien aux habitants protestataires. Ces élus ont tourné le dos au maire après avoir cohabité avec lui pendant deux ans. De son côté, le premier magistrat de la commune d'Azazga s'est défendu dans une déclaration qu'il a rendue publique récemment. Il souligne: «La mafia du foncier a assiégé l'APC et scellé et soudé les portes d'accès et a empêché les élus d'assurer leur tâche. Pour ce faire, la mafia a manipulé et utilisé des émeutiers.» Le même responsable a révélé dans sa lettre: «Il s'agit des mêmes personnes qui ont saccagé des édifices publics, semé la terreur et tenté d'incendier le siège de l'APC en 2001. Ces personnes ont associé à leur action quelques mécontents qui ont reçu des autorités concernées des avis défavorables pour la vente de boissons alcoolisées ou qui n'ont pas obtenu des logements LSP». Le maire contesté a expliqué en outre qu'il y a une année, «le terrain communal de 12 ha situé devant le lycée technique de Azazga a été mis aux enchères publiques par l'agence foncière». «A l'unanimité, l'ensemble des élus de l'assemblée ont décidé d'annuler cette vente visée par la mafia du foncier», a ajouté le président d'APC d'Azazga. Ce dernier a conclu en affirmant que: «La mafia du foncier a minutieusement préparé ce complot pour déstabiliser le président d'APC et les élus.»