Les nouveaux arrivants ne sont pas connus, pour l'essentiel, du grand public. Alors qui sont ces ministres? Parmi les nouveaux ministres, une jeune dame retient particulièrement l'attention: Imane Houda Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, qui a remplacé Derdouri. Chercheuse et maître de conférences à l'université de Tlemcen. bachelière à 16 ans, Houda-Imane Faraoun est âgée à peine de 36 ans. Ayant étudié la physique au niveau de l'université Djilali Liabès et l'université de Fanche-Comté jusqu'au doctorat, elle est aujourd'hui professeure. Elle a également occupé le poste de directrice générale de l'Agence nationale de recherche en sciences et technologies (Atrst) et de présidente du conseil d'administration du Centre de recherche en analyse physico-chimiques (Crapc). L'autre élément suscitant intérêt dans le gouvernement Sellal IV est Salah Khebri, le nouveau ministre de l'Energie. Ayant fait toute sa carrière dans le secteur de l'énergie, lui qui a eu son diplôme à l'Institut français du pétrole avant d'occuper des postes de responsabilité durant neuf ans à la Sonatrach ainsi que celui de patron de l'Institut algérien du pétrole, il saura y faire face. Il est en tout cas crédité de cette aptitude. Le ministère des Travaux publics est désormais sous la houlette de Abdelkader Ouali, juriste, et ex-secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Celui-ci, ayant pesé de tout son poids lors de la campagne pour la présidentielle de 2014 de Bouteflika en tant directeur adjoint de Sellal, a bien été récompensé en se faisant attribuer le département des travaux publics. Pour ce qui est du secteur des transports qui était contrôlé par l'inamovible Amar Ghoul, il revient désormais à Boudjemaâ Talai. Né à El Tarf en 1952, M. Talai a obtenu un ingéniorat d'Etat, option génie civil et matériaux de construction, de l'université de Annaba en 1978. A la SNS /TNF, il participera à la réalisation des différents projets du complexe sidérurgiques d'El Hadjar Il passe par la suite par Genisider, Batigec, Polymed, Batimetal, Imetal. Boudjemaâ Talai a aussi été membre de cinq conseils d'administration, et ce depuis 2005: Sider; à EGT El Djazair; à la Safex; à Baticim et à Batenco Ouest. Un autre nom, relativement connu celui-là, vient s'ajouter à la liste. Il s'agit de Mohamed Tahar Hadjar, recteur de la faculté de droit et frère de Abdelkader Hadjar, le tout-puissant cadre du FLN qui a mené de nombreuses missions diplomatiques à l'étranger, qui vient d'être nommé ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. A la tête de la fac de droit d'Alger depuis plusieurs années, il ne s'est pas vraiment distingué en dehors de son domaine de recherches. Le secteur de la culture est revenu à Azzedine Mihoubi. L'homme est connu sur la place en tant que romancier et défenseur invétéré de la langue arabe. Membre de la direction nationale du RND, ce «soldat naïf» de M'sila comme l'appellent certains de ses collègues au Rassemblement national démocratique, a occupé plusieurs postes de responsabilité à la télévision, à la Bibliothèque nationale et au Haut conseil de la langue arabe. Il a même fait un bref passage au département de la communication comme ministre. Ces quelques succès littéraires se rééditeront-ils au ministère de la Culture? Tahar Khawa, chef du groupe parlementaire du FLN, bien qu'en mauvais termes avec Saâdani, a bénéficié d'une promotion. Il est ministre des Relations avec le Parlement. Discipliné mais indomptable, ce loup des Aurès a bien de l'avenir dans le système. Son ascension ne fait que commencer, prévoit un ex-militant FLN de Batna. Mustapha Karim Rahiel, né à Béni saf en 1952, a occupé plusieurs postes de responsabilité. Auparavant chef de daïra à Boukadir, ensuite DAL de la wilaya de Tizi Ouzou, secrétaire général du ministère de la Santé, secrétaire général du ministère des Travaux publics et secrétaire général du ministère des Ressources en eau, il a été nommé et installé comme directeur de cabinet du Premier ministre. Il aura désormais à gérer l'agenda de Sellal. Ces nouveaux arrivants devront imposer leur autorité à une société, de plus en plus exigeante et par endroit, sceptique. A quoi doit-on s'attendre? La réponse, c'est le temps qui nous la donnera. Sans appel.