Le conseil national du FFS, prévu ce jeudi, mettra en lumière les nouvelles directives du président de ce parti. De sources proches de la direction du FFS, on apprend que Hocine Aït Ahmed a récemment rencontré en Suisse Ali Laskri, premier secrétaire du FFS. De fermes instructions lui auraient été données afin qu'il rassemble les rangs, quitte à ce que les divergences soient reportées, le temps que le parti célèbre dans le calme son 41e anniversaire. Car nos sources insistent sur le fait que «la crise existe bel et bien, puisque la meilleure preuve en est la démission spectaculaire de Mustapha Bouhadef». Ce jeudi, donc, après les festivités d'usage et le discours de circonstance d'Aït Ahmed que lira Laskri, une session extraordinaire du conseil national du FFS se tiendra. Contrairement aux habitudes, elle ne durera qu'une heure ou deux, le temps de confirmer le nouvel homme de confiance d'Aït Ahmed dans ses fonctions. Il y a même fort à parier que cette session, qui ne durerait qu'une heure ou deux, aboutisse également vers l'installation de l'ensemble des secrétaires nationaux. C'est sur la base des nouvelles instructions d'Aït Ahmed que Laskri doit être confirmé dans ses fonctions de premier secrétaire jusqu'au prochain congrès. Celui-ci, demeuré en retrait depuis sa nomination en catastrophe, commence même à prendre les choses en main sur le plan organique et à tenter de colmater les brèches apparues depuis que les désaccords sont apparus au grand jour avec tous ceux qui refusent la gestion jugée «trop autoritaire» d'Aït Ahmed sur la base d'informations et de rapports, très souvent éloignés de la vérité, qui lui sont transmis par son fameux cabinet noir. Aucun compromis n'a donc pu être trouvé entre celui-ci et le président du FFS. La crise n'en sera que reportée jusqu'à la fin des festivités. Nos sources, qui mettent en avant leur sens du devoir et leur respect de la discipline partisane, nous expliquent que «cette crise n'est pas loin d'être comparée aux petites brouilles qui apparaissent de temps à autre entre les membres d'une même famille. Même si des mots durs sont échangés parfois, cela ne va jamais très loin, et un compromis destiné à garantir le bien de tous est toujours trouvé. C'est ce qui arrivera inéluctablement dans un avenir plus proche que vous ne pensez». Nos sources, qui se montrent donc très sûres d'elles sur le sujet, indiquent «garder une confiance inébranlable en Hocine Aït Ahmed». Pour elles, «il s'agit d'un grand homme qui a déjà surmonté des crises et des incompréhensions autrement plus dramatiques». D'où la confiance absolue que «M.Aït Ahmed saura très probablement mettre un terme à toute cette crise en donnant la parole à tous et en prenant conscience de la recevabilité des récriminations et critiques soulevées dans un esprit positif et constructif». Nos sources, dans le même temps, soulignent que «le FFS, qui vit une des crises les plus graves de son existence, est peut-être la victime d'un complot ourdi par ceux-là mêmes qui refusent que l'histoire lui donne raison d'une manière aussi éclatante». Il est en effet paradoxal de constater que c'est au moment où la voie de la réconciliation, si chère au FFS, ait été choisie comme option majeure par les plus hautes institutions du pays, que ce parti s'éclipse de la scène nationale et politique alors qu'il aurait dû au contraire retrouver un second souffle, et devenir même un allié puissant et objectif du président de la République. Sur ce sujet, du reste, des rumeurs non confirmées parlent de nombreux contacts informels qui auraient eu lieu, par le biais de très importants intermédiaires, entre Bouteflika et Aït Ahmed. Le rapprochement entre les deux hommes, défendant, en substance, la même démarche, même si la stratégie globale diffère grandement entre eux, aurait même dû faire en sorte que Bouteflika aille vers la dissolution des assemblées nationales et locales afin de donner au FFS une chance de mieux se placer, en compagnie du PT, et de faire en sorte que les réconciliateurs soient mieux représentés sur l'échiquier politique national, donnant ainsi un maximum de chances à la démarche de Bouteflika de réussir. Toujours est-il que si la crise du FFS est loin d'être terminée, tout porte à croire que nous aurons droit à pas mal de nouveautés dès les prochains jours. D'ores et déjà, on nous indique que «la lettre de Hocine Aït Ahmed est extrêmement intéressante, porteuse d'éléments d'information et d'analyse qui ne laisseront pas indifférents les militants et les observateurs». Contrairement à la rumeur, toutefois, il n'est nullement question que le président du FFS rentre au pays dans les prochains jours, ou semaines. Aït Ahmed, nous dit-on, ne prendra le chemin d'Alger qu'à l'occasion du prochain congrès du parti. En outre, des noms loin d'être ignorés du grand public, qui ont beaucoup fait pour le parti, et qui peuvent encore donner beaucoup, peuvent revenir sur le devant de la scène à cette occasion. Attendons pour voir.