Le FLN de Saâdani renoue avec son passé de parti unique car jamais autant de personnes n'ont été regroupées depuis le multipartisme. Le groupe de Saâdani est aux dernières retouches dans les préparatifs du grand show, a indiqué en substance un membre du bureau politique, en marge d'une rencontre avec les étudiants tenue hier au siège national à Alger. Les partisans de Saâdani ont-ils eu des garanties, sinon d'où tiennent-ils cette assurance qu'ils affichent solennellement? En guise de réponse à ses adversaires qui mettent en garde contre l'éclatement du FLN, le groupe de Saâdani égrène par la voix de Sadek Bouguetaya, au moins trois raisons qui confortent leur démarche. M.Bouguetaya a avancé qu' «en premier lieu les opposants au secrétaire général du parti qui se réunissent à El-Biar et dont le nombre des membres du comité central est sciemment trop exagéré, n'ont aucune qualité requise par rapport à la demande d'organisation ou d'annulation du Xe congrès du parti». De plus, affirme-t-il, «seul le secrétaire général du parti, Amar Saâdani est habilité à initier ce genre de démarche ou procédure, et ce, conformément aux statuts du parti». D'autre part, «la direction du parti demeure sereine» car, estime-t-il, «le ministère de l'Intérieur, le département concerné de prime abord par l'application des dispositions de la loi organique sur les partis politiques, a déjà tranché en notre faveur en nous accordant l'autorisation de la tenue de ces assises, en bonne et due forme». Pour enfoncer le clou, il soutient que «même si l'arbitrage de la justice sera en notre défaveur, nous nous soumettrons à sa sentence car on a confiance en notre justice et on connaît bien nos magistrats». A titre de rappel, Tayeb Belaïz, nommé ministre d'Etat, conseiller spécial auprès du président de la République, a déclaré que toutes les conditions sont réunies par la demande formulée par la direction du FLN pour la tenue de son congrès et les opposants sont libres de recourir à la justice pour faire appel». Dans le but d'en faire une démonstration de force, Saâdani qui sera à coup sûr plébiscité au terme de son coup de force, favorise la quantité au détriment de la qualité. Dans ses assises de la démesure, le groupe de Saâdani annonce qu'entre 5000 et 6000 délégués seront rassemblés à la Coupole du stade du 5-Juillet, à la fin du mois en cours. Avec ce congrès, le FLN renoue avec son passé de parti unique. Le FLN n'a jamais rameuté autant de personnes, sauf au temps du parti unique, selon les membres du bureau politique du vieux parti. Mais combien de vrais-faux délégués? Saâdani avec autant de délégués désignés et de structures créées, escompte achever son offensive en écartant tous ses détracteurs. Par conséquent, la crise du FLN ne connaîtra jamais son épilogue. Le nombre a été limité à 3560 délégués au IXe congrès. Il n'a regroupé que 3310 délégués au VIIIe congrès-bis dit de la réunification du parti. La direction actuelle du parti va dépêcher plus de 1900 délégués issus des kasmas et ce, à raison d'un congressiste par kasma, dont le nombre, à l'instar des mouhafadhs a plus que doublé. Saâdani réserve aussi un quota dépassant les 700 délégués pour les femmes et près de 500 pour les jeunes, qui seront désignés par chaque Mouhafedh, à raison de six femmes par mouhafadha, et non par des assemblées générales. De plus, tous les ministres, les parlementaires et les membres du comité central seront présents en tant que délégués. Saâdani aura enfin à désigner son propre quota de délégués. Les avant-projets des sept textes fondamentaux qui seront soumis aux comité central du 27 mai et aux congressistes par la commission nationale présidée par Saâdani, sont déjà fin prêts, indique-t-on. Par ailleurs, Zahia Benarous, transfuge du RND, sénatrice du tiers présidentiel et membre du bureau politique du parti de Amar Ghoul, TAJ, était présente hier au siège du FLN. Elle semble continuer son nomadisme politique en rejoignant le FLN.