Que cherche la monarchie saoudienne? On ne sait pas s'il faut en rire ou en pleurer quand l'Arabie saoudite, le sponsor mondial de l'extrémisme islamiste, accuse l'Algérie de soutenir le terrorisme. Au pays des «mille et un puits», l'Arabie saoudite pour ne pas la nommer, il n'en sort pas souvent que du pétrole mais parfois des absurdités puantes. La dernière en date a été la suivante: le gouvernement saoudien accuse l'Algérie, la Corée du Nord, l'Equateur, l'Ethiopie, l'Indonésie, le Myanmar, le Pakistan, la Syrie, la Turquie et le Yémen de ne pas respecter leurs engagements dans le cadre du Groupe d'action financière contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (Gafi). Les autorités saoudiennes pointent du doigt également leur ennemi juré, l'Iran. Riyadh a adressé une directive à toutes ses institutions financières et le ministère des Affaires étrangères saoudien édicte une batterie de huit mesures à «appliquer strictement» dans leurs relations financières avec les 11 pays cités. Parmi ces mesures, on cite entre autres, «le durcissement des conditions d'identification des clients, déterminer avec exactitude l'identité du bénéficiaire, avant toute transaction avec les personnes physiques ou morales dans ces pays». Il a été également notifié aux institutions financières saoudiennes une mesure à même «d'assurer une mise à jour très rigoureuse des conditions de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, de même que d'entreprendre des mesures de prévention nécessaires pour une meilleure assurance de toutes les transactions avec les pays cités». A ce titre, le ministère recommande également de «se conformer scrupuleusement aux notes d'avertissement établies par le Gafi, aux résolutions du Conseil de sécurité ou de la commission chargée de l'application du chapitre VII de la Charte des Nations unies en la matière». Enfin une veille médiatique est recommandée notamment au niveau «des sites Web des organisations cibles de façon régulière et périodique». On ne sait pas s'il faut s'esclaffer ou tirer la chasse d'eau quand c'est l'Arabie saoudite, le sponsor mondial de l'extrémisme islamiste qui accuse l'Algérie de soutenir le terrorisme. Rafraîchissons les mémoires. Qui a financé les maquis des groupes terroristes algériens durant les années 1990? Alors que l'Algérie était à feu et à sang le roi saoudien préférait aux officiels algériens, Abassi Madani, le président de l'ex-FIS dissous qu'il recevait en grande pompe, lui promettant finances et armement. Résultats de ces soutiens: 200.000 morts et d'autres centaines de milliers de blessés, de veuves et d'orphelins. Qui ignore que le wahhabisme a fait plus de tort que de bien à la religion musulmane? Hier «mécène» du terrorisme en Afghanistan puisqu'elle a été à l'origine de la création d'Al Qaîda, les 11 terroristes qui ont attaqué les tours jumelles de New York en septembre 2011 étaient tous saoudiens, elle a soutenu les bombardements de l'Otan contre la Libye, les attaques contre la Syrie, elle a financé et armé l'organisation Daesh, elle attaque avec ses F16 ses frères arabes du Yémen prétendant défendre la démocratie! Où était l'Arabie saoudite avec ses F16 quand l'armée israélienne massacrait sans retenue des enfants ghazaouis? Pas un mot, pas une réaction! C'est avec ce palmarès indigne que l'Arabie saoudite décide sans vergogne d'inscrire l'Algérie sur une liste noire des pays qui financent le terrorisme. Espère-t-elle peut-être faire payer à l'Algérie sa non-participation aux attaques contre les Houthis au Yémen? Les choses sérieuses ne font que commencer, car l'Algérie s'est frontalement opposée à l'Otan et ce n'est pas un royaume vassalisé qui la fera revenir sur ses sacro-saints principes. Le Royaume recrute... des bourreaux Le gouvernement saoudien a publié hier une offre d'emploi pour le recrutement de huit bourreaux pour exécuter, par décapitation, le grand nombre de condamnés à mort dans le royaume. Aucune qualification particulière ni expérience ne sont requises pour ces emplois de bourreaux, dont la fonction sera d'«exécuter les condamnés à mort», selon l'offre d'emploi mise en ligne sur le site du ministère du service public. Les futurs fonctionnaires seront aussi appelés à pratiquer «des amputations» sur des personnes condamnées pour vol. L'annonce de ce recrutement coïncide avec une augmentation du nombre des exécutions dans le royaume, où viol, meurtre, apostasie, vol à main armée et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale en vertu d'une version rigoriste de la chariaâ.