Une réunion internationale pour évoquer «l'ensemble de la situation en Syrie et en Irak» aura lieu le 2 juin à Paris, notamment en présence du secrétaire d'Etat américain John Kerry, a annoncé hier le gouvernement français. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius «a indiqué qu'il y aurait une réunion à Paris sur l'ensemble de la situation en Syrie et en Irak» qui s'est «dégradée», a déclaré le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll à l'issue du Conseil des ministres. Selon une source diplomatique, 24 ministres ou représentants d'organisations internationales participeront à la rencontre. Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier en fait partie, a précisé une source à Berlin. La France entend adresser «un rappel extrêmement clair de (sa) position (...) en demandant au Premier ministre et au gouvernement irakiens d'avoir une politique qui soit celle du rassemblement des composantes» politiques de ce pays, a poursuivi M.Le Foll. Cette annonce intervient peu après la prise par les jihadistes du groupe Etat islamique de Ramadi, une ville stratégique à moins de 100 km de la capitale Baghdad. Les forces irakiennes aidées des puissantes milices chiites se préparaient mercredi à lancer l'offensive pour reprendre la ville avant que les jihadistes n'y renforcent leurs positions. Les jihadistes de l'EI se sont par ailleurs emparés mercredi de la partie nord de la ville antique de Palmyre, dans le centre de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne). En Syrie, «le régime est en mauvaise posture, il perd du terrain», a relevé la source diplomatique française. «Ceci pousse à chercher une solution politique et relancer un processus sur la base de Genève 1, c'est-à-dire un gouvernement de transition et le départ de Assad à un moment donné», a-t-elle ajouté. Conclu en juin 2012, Genève 1 est le seul accord international prévoyant un processus de transition politique en Syrie. Il n'a jamais été mis en oeuvre car il ne donnait pas de précisions sur le sort du président syrien Bachar al-Assad et a donc donné immédiatement lieu à des interprétations différentes. Les discussions porteront aussi sur «les combattants étrangers et la lutte contre le financement du terrorisme», a ajouté la source diplomatique.