Dans la foulée de l'évaluation de la situation politique du pays, Louisa Hanoune a profité d'une rencontre avec les cadres de son parti pour dire aux Saoudiens tout le bien qu'elle pense d'eux. Réagissant à la démarche des Saoudiens qui ont classé l'Algérie parmi les 11 pays concernés par le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent lors d'une rencontre avec les chefs de bureaux des wilayas du Centre de son parti, Louisa Hanoune s'en est violemment prise au royaume des Al Saoud. «Le rôle de l'Arabie saoudite au Moyen-Orient et au Sahel est connu. Elle arme et finance des mouvement djihadistes dans ces régions, notamment en Libye et au Mali pour servir les intérêts des pays occidentaux. Ce pays, avec le Qatar, est la principale source des crises qui secouent le Monde arabe et au Sahel et il fait cela pour entraîner l'Algérie dans des opérations armées et en faire par la suite un gendarme au service de l'impérialisme», a-t-elle déclaré avant d'ajouter: «Les Saoudiens sont des traîtres. Comment osent-ils faire cela?» La patronne du Parti des travailleurs a également abordé la machination «honteuse» de certains médias occidentaux qui ont qualifié les 22 terroristes liquidés par l'Armée algérienne à Bouira de «militants». Reuters et Le Figaro n'auraient jamais utilisé la même terminologie s'il s'agissait d'un autre pays. Cette manipulation vise à justifier une intervention étrangère en Algérie» a-t-elle analysé en invitant à «faire attention aux mercenaires de la plume». Par ailleurs, abordant d'autres questions d'actualité, Louisa Hanoune s'est abord attelée à analyser le dernier remaniement gouvernemental qui représente pour son parti, revendique-t-elle, «une petite victoire». «50% des ministres qui sont partis sont impliqués dans le siphonnage des deniers publics et dans la prédation des richesses nationales. Mais certaines têtes de l'oligarchie sont restées. Nous allons lutter de toute nos forces contre les oligarques jusqu'à ce que le gouvernement soit assaini et, à ce titre, nous demandons au président de la République à ce qu'il ait plus d'audace» a ajouté la porte-parole du PT qui accorde une confiance indéfectible au président Bouteflika. «Nous avons signalé, avant que des correctifs soient apportés au dernier remaniement gouvernemental, que le «bicéphalisme» en matière de politique étrangère pouvait être utilisé par les pays étrangers au service de ses intérêts en dressant les deux ministres l'un contre l'autre. Nous avons également dit que l'ex-ministre de l'Energie était une personne compétente, intègre et nationaliste et qu'il ne fallait pas le relever de ses fonctions. Notre parole a été écoutée par le président de la République et nous nous en réjouissons.» s'est-elle énorgueillie. Néanmoins, bien que globalement «contente» des choix de Bouteflika qui continue à maintenir les mesures protectionnistes dans l'économie et promouvoir des politiques sociales et «souverainistes», Louisa Hanoune n'entend nullement donner carte blanche au gouvernement. Bien au contraire. «Que va faire le nouveau ministre des Travaux publics? Compte-t-il mettre un terme à la «mafiotisation» du secteur? Le nouveau ministre de l'Energie va-t-il continuer sur la lignée de Yousfi. Le nouveau ministre des Transports ira-t-il vers la libéralisation du secteur en l'ouvrant au capital privé? Et le ministre des Finances dont les opinions sont libérales? Va-t-il aller vers l'ouverture du capital des banques au privé? Va-t-il appliquer ses recommandations d'expert qui consistent à rapprocher le dinar de sa parité réelle? Le ministre de l'Agriculture va-t-il continuer à lutter contre l'importation anarchique des produits alimentaires?» s'est interrogé avec scepticisme mais en préférant se donner le temps qu'il faut avant de formuler des positions tranchées quant aux orientations générales du gouvernement qu'elle gratifie fondamentalement de «bonnes intentions» Lamamara a propos du comportement des saoudiens vis-à-vis de l'Algérie «Une tempête dans un verre d'eau» Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a qualifié, jeudi dernier, les informations rapportées par certains médias sur le manquement des institutions algériennes spécialisées quant à la prise en charge du dossier de prévention du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme d' «une tempête dans un verre d'eau sans fondement aucun». «Du point de vue technique, a-t-il précisé, des rapports sont adressés au Groupe d'action financière (Gafi)». Il a également ajouté que «l'Algérie avait actualisé ses lois et informé les parties concernées» et «rendu publics des bulletins et recommande aux institutions bancaires de faire preuve de vigilance avec certains pays qui n'ont pas encore adapté leurs législations». Mettant les points sur les «i» et remettant simplement à sa place l'Arabie saoudite qui est derrière cette campagne de «stigmatisation de l'Algérie, Lamamra a déclaré que ce dossier «figure en tête des engagements internationaux de l'Algérie» et qu' «il n'est pas de nature à être traité à un niveau bilatéral avec aucun pays arabe ou autre».