Le RND a tout ficelé concernant le changement de tête bien avant les délais La coalition comme l'opposition sont complètement noyées dans les préparatifs en reléguant au second plan les questions de la révision de la Constitution. Ils sont pris par leurs agendas. Les partis s'apprêtent à opérer un tournant important dans leur vie politique. Congrès, conseil national sont autant d'échéances décisives annoncées dans leur planning pour les prochaines semaines. Trois grands rendez-vous sont au menu. Il s'agit du Xe congrès du FLN prévu pour les 28, 29 et 30 de ce mois en coursm du congrès de l'opposition prévu pour le 6 juin et enfin du conseil national du RND fixé pour le 10 juin prochain. La coalition comme l'opposition sont complètement noyées dans les préparatifs en reléguant au second plan les questions de la révision de la Constitution et de la transition nationale. Or, c'est l'ex-parti unique qui fait trop parler de lui. Le Xe congrès du FLN qui aura lieu dans quatre jours attire davantage l'intérêt de la classe politique et même de l'opinion publique. Surtout devant la montée en force de l'opposition qui conteste la direction de Saâdani. Le malaise a gagné la base. La tenue du congrès risque sérieusement d'être compromise. La décision de la justice qui donnera son verdict mercredi prochain, soit la veille du conclave, rend le feuilleton FLN plus captivant pour l'opinion publique qui suit au détail près ce qui va se produire. Qui aura gain de gain de cause, Saâdani ou ses opposants? La question taraude plus d'un. Ce qui est sûr, le Xe congrès ne passera pas sans dégâts. Des surprises sont attendues. Le départ de Saâdani est une éventualité qui n'est pas exclue. Après la violation du règlement intérieur et la division du parti, M.Saâdani n'a pas de fortes chances de rester. Contrairement au FLN, le Rassemblement national démocratique se prépare tranquillement pour son conseil national. Le RND a tout ficelé concernant le changement de tête bien avant les délais. A quinze jours de son rendez-vous, le secrétaire général, Abdelkader Bensalah a pris toutes ses dispositions pour libérer la voie au retour de Ahmed Ouyahia, réclamé par la base. Donc, il n'y aura pas d'effet d'annonce. L'enjeu est connu d'avance au sein de la deuxième force politique. Le conseil national sera l'occasion de procéder aux formalités en attendant le congrès extraordinaire attendu en novembre prochain pour plébisciter leur chef. Or, le retour de Ouyahia aux affaires du parti va secouer le RND de sa torpeur. Connu pour son franc-parler et ses positions, M.Ouyahia va revaloriser l'action du parti au sein de la classe politique. Autrement dit, rattraper ce qui a été perdu lors de la gestion de M.Bensalah. De son côté, l'opposition se bat pour unir ses efforts. La Coordination nationale des libertés et de transition démocratique (Cnltd) multiplie ses rencontres ces derniers temps. L'opposition veut à tout prix réussir son congrès et sortir avec une plate- forme solide qui pourrait faire d'elle une force d'opposition pesante sur l'échiquier politique. «Nous voulons que ce congrès soit un grand succès pour l'opposition algérienne», a indiqué le porte-parole du parti de Jil Jadid, Abed Sakhri. Ainsi, l'opposition qui se concerte à travers la coordination qui regroupe plusieurs partis politiques et personnalités nationales et aussi à travers l'Instance de suivi et de concertation, a jugé nécessaire de peaufiner sa feuille de route et son programme d'action, sur fond de sa plate-forme adoptée au terme de sa première conférence tenue à Zéralda. «Ce congrès sera surtout une occasion pour l'opposition de se concerter sur les actions à mener pour faire face à une situation inédite sur le plan politique», a affirmé Mohamed Hadibi, membre d'Ennahda avant d'ajouter: «On discutera de la situation politique et on arrêtera une feuille de route qui va guider nos actions à l'avenir.» Or, unifier les rangs n'est pas une simple mission pour l'opposition. Le MSP qui veut lancer des concertations avec le pouvoir chamboule les calculs de la Cnltd. Enfin, avec ces échéances, la scène politique va connaître une nouvelle donne.