L'objectif escompté à travers ces attaques en règle contre l'Algérie est de faire diversion sur la situation explosive que vit le Maroc sur le plan social. Le mémorandum adressé vendredi dernier par le Maroc au secrétaire général de l'ONU, dénote de la panique qui s'est emparée de sa majesté et de ses sujets après, notamment la position de la communauté internationale favorable à la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Une tendance unanime qui s'est dégagée lors de la dernière assemblée générale des Nations unies ; un forum qui a dévoilé au grand jour les desseins du royaume chérifien consistant à bloquer tout règlement dans le cadre des résolutions de l'ONU de la question du Sahara occidental. L'Algérie qui ne cesse de réitérer sa position en faveur d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, ne fait que faire part d'une position de principe qui caractérise son action diplomatique depuis son indépendance. Ayant connu les affres de la colonisation, il est tout à fait logique que notre pays se tienne aux côtés des mouvements de libération à travers le monde, comme elle l'a déjà fait pour l'Afrique du Sud, qui à son tour et en toute souveraineté, vient de reconnaître la Rasd. Reprocher aujourd'hui à l'Algérie d'avoir désinformé Pretoria reviendrait à douter des capacités des autorités sud-africaines à prendre une décision par rapport à une cause qui jouit du soutien de la majorité des pays membres de l'ONU. Même le Maroc, qui en approuvant les accords de Houston, consacrant la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, admet l'existence de la Rasd qu'il qualifie, aujourd'hui «de République fantomatique». Dire que l'Algérie mène une intense campagne diplomatique pour «contrecarrer les droits du Maroc sur son Sahara», serait dénier au peuple sahraoui le droit légitime à disposer de sa liberté et de choisir son destin. Aussi, dire que l'action diplomatique de l'Algérie en faveur du respect de la légalité internationale dans le règlement de la question sahraouie «fait fi des résolutions des Nations unies et des règles les plus élémentaires du droit international» frise le ridicule. D'autant plus que c'est le Maroc qui a, à chaque fois, entravé la mise en oeuvre des résolutions 1541 et 2945 et 1495, cette dernière confirme le plan Baker. Il est donc clair que l'interlocuteur direct du royaume, n'est autre que la Rasd et non l'Algérie qui ne veut servir ni de tuteur aux Sahraouis ni de partie dans le conflit. Quant à certains journaux proches du royaume qui considèrent que «les dirigeants algériens ont jeté par dessus bord les idéaux de l'unité maghrébine», il est utile de rafraîchir leur mémoire que c'est le Maroc qui a, à chaque fois, avorté les derniers sommets de l'UMA, en exigeant que soit inscrite à l'ordre du jour des travaux la question sahraouie. Un préalable rejeté par l'Algérie qui considère que ce dossier est du ressort de l'ONU et ne doit être réglé que dans ce cadre. Quant à ceux qui considèrent que la cause sahraouie est une affaire de politiciens et non du peuple algérien, ils ne doivent pas ignorer que c'est ce même peuple qui, uni autour de sa révolution de novembre a arraché son indépendance. Une liberté acquise au prix d'une résistance farouche contre le colonisateur. Ce qui a fait de cette guerre un exemple parmi les mouvements de libération. Certes l'Algérie qui reconnaît ses amis dans les moments difficiles n'est pas ingrate au point de nier le rôle joué par le peuple marocain et du roi Mohammed V, lors de la guerre de Libération. Mais que ce geste soit exploité par la presse de Sa Majesté pour durcir sa haine viscérale à l'égard de l'Algérie est inadmissible, voire honteux. Enfin les «serviteurs» de Sa Majesté cachant mal leur mauvaise foi reprochent à l'Algérie de conclure des contrats d'armement avec la Russie, l'Afrique du Sud et la France. Il est donc clair que l'objectif escompté à travers ces attaques en règle contre l'Algérie est de faire diversion sur la situation explosive que vit le Maroc sur le plan social et qui risque de dégénérer d'un moment à l'autre.