Depuis jeudi dernier, la ville de Larbaâ Naït Irathen vit au rythme de la fête des cerises. Cette fête ancestrale qui s'est prolongée jusqu'à hier en est à sa 10ème édition après une éclipse qui a duré deux décennies, vise en fait à promouvoir la culture de ce fruit noble. Organisée par la direction de la culture, en collaboration avec la commune de Larbaâ Naït Irathen et les services de l'agriculture, la fête de la cerise se tient à la bibliothèque de la ville, située sur la place principale. Pour la circonstance, les organisateurs ont prévu un riche programme réparti entre les volets artistique et économique. Des galas se tiendront avec des chanteurs locaux mais aussi des conférences seront présentées sur plusieurs thèmes en lien avec la culture de la cerise. Vendredi dernier, les parasites et les maladies qui déciment les vergers étaient au menu d'une communication présentée par les spécialistes de la subdivision agricole locale. Des ateliers ont également été au menu de la journée. Ces séances étaient prises en charge par des experts d'ID Méditerranée. Le volet économique n'a également pas échappé aux organisateurs qui ont invité des experts pour une conférence qui a traité de la valorisation de ce produit du terroir dans l'optique du développement local. La communication a été présentée par l'universitaire Arezki Chenane et M. Hadjou. Toutefois, la fête ne devrait pas faire oublier la menace qui pèse quotidiennement sur le fruit. Le capnode a déjà frappé en décimant à Larbaâ des vergers complets. Le parasite est en fait un coléoptère appelé capnode ou bupreste noir. Il peut mesurer entre 20 et 30 mm capable de voler d'où sa grande capacité de nuisance. Après avoir décimé le feuillage, le capnode s'attaque à l'écorce. Selon les techniciens de la DSA, l'arbre attaqué met deux à trois années avant de s'effondrer complètement. Enfin, rappelons que la culture de la cerise est une tradition à Larbaa Naït Iraten. Le fruit est produit depuis des générations, aidé par le climat humide. En 2014, la DSA (direction des services agricoles a fait état d'une récolte de 20 000 quintaux soit une production de 27quintaux par hectare. Mais hélas, ces chiffres examinés de plus près laissent dubitatif. En effet, sur toute cette production abondante, seul 4% ont été écoulés à travers les circuits commerciaux légaux. Le reste a été vendu sur les trottoirs aux abords des autoroutes dans des conditions d'hygiène lamentables. La réglementation de sa commercialisation accompagnée d'une lutte efficace contre le parasite qui le dévaste, peuvent en faire un créneau qui tirera inlassablement la courbe du développement local vers le haut. Mais d'ici là, vu la cherté du kilo de cerise, il est constaté que le capnode a plus de chance que l'homme. Lui, il le dévore gratuitement.