Il y a dix ans, disparaissait Cheb Hasni, assassiné par un groupe terroriste, alors qu'il sirotait un café dans le quartier qui l'avait vu naître Gambetta. Le chanteur laissera un vide incommensurable que n'ont pu combler les différents chebs qui se sont succédé sur les planches de la scène raï. Ses fans continuent à faire la traque de ses tubes et à collectionner ses oeuvres toujours en vogue chez les disquaires. «Les ventes des cassettes de Hasni n'ont pas baissé et les producteurs continuent de faire des duplications sans penser aux royalties à verser à sa famille», dira un vendeur de cassettes installé à Oran. Ce dixième anniversaire de sa mort est passé dans l'indifférence totale et ceux qui se sucraient sur son dos de son vivant, n'ont même pas daigné aller se recueillir sur sa tombe à Aïn Beïda. Seuls quelques fans et sa famille lui ont rendu hier un vibrant hommage. Les grands projets de films sur la vie du défunt, le projet de stèles n'ont été qu'un grand leurre pour mieux berner sa famille et ses ayants droit. Artiste, il a vécu et artiste il est mort, dans le dénuement. Il y a dix ans, des mains assassines avaient brisé un élan. Dix ans après, l'ingratitude et l'amnésie ont porté un coup traître au souvenir. Dors en paix Hasni, tes fans et ta famille ne t'ont pas oublié.