Un dispositif aérien est mis en place, appuyé de 8 aéronefs auxquels viendront se joindre au courant du week-end prochain, 20 autres aéronefs. L'Algérie fait face à une nouvelle vague d'invasion acridienne. C'est ce que nous avons appris, hier auprès des services du ministère de l'Agriculture. D'après M.Moumen, responsable chargé de coordonner l'opération de lutte contre le criquet pèlerin, le phénomène risque de prendre cette année des proportions alarmantes, en raison des premières incursions de criquets constatées au niveau des wilayas d'Illizi, d'Adrar et de Tamanrasset. Une avancée massive favorisée par le dessèchement de la végétation dans la zone sahélo-saharienne, notamment au Mali et au Niger. D'après notre interlocuteur, la mobilisation est totale au niveau des services de prévention, puisque 56.000 hectares supplémentaires ont été traités dans les wilayas de l'extrême sud du pays, en particulier Adrar et Tamanrasset. Un dispositif aérien est mis en place, appuyé de 8 aéronefs auxquels viendront se joindre au courant du week-end prochain, 20 autres aéronefs. Même le satellite algérien Alsat I a été mis à contribution pour une meilleure maîtrise du phénomène. Ce qui est d'autant plus inquiétant, d'après les services du ministère de l'agriculture, c'est le fait que des essaims de criquets se soient manifestés en cette période, contrairement à l'année dernière où le criquet a commencé son apparition à partir du mois de février. Ce qui fait craindre le pire pour le mois de février prochain. Une hypothèse confirmée par des experts de la FAO qui ont indiqué, lundi que l'agriculture «sera en danger à partir de février 2005 sur une échelle bien plus importante qu'en 2004» en Algérie, en Libye, au Maroc et en Tunisie en raison des invasions de criquets. La bande frontalière est donc sous haute surveillance et une coordination est mise au point entre les pays de la région du Maghreb et du Sahel. «je suis quotidiennement en contact avec mon homologue marocain», indique M.Moumen qui prévoit de fortes incursions acridiennes au Maroc et en Mauritanie. Pour parer au danger, un dispositif de prévention a été mis en place dans la région de Béchar, plus précisément à Tabelbala. Par ailleurs, le manque de moyens dans les pays subsahariens, favorise la prolifération du criquet pèlerin, qui trouve en cette saison automnale les conditions favorables à sa reproduction. Cependant, les moyens financiers mobilisés par les pays touchés par le phénomène sont nettement insuffisants. Selon le ministre de l'Agriculture M.Said Barkat qui s'exprimait la semaine dernière sur le plan de prévention contre la prochaine invasion acridienne, sur les quelque 100 millions de dollars alloués par la FAO, 30% seulement ont été mobilisés. Ce même organisme a fourni à la Mauritanie deux avions pour l'épandage de pesticides dans le cadre de la lutte contre les criquets pèlerins. La Mauritanie est le pays le plus touché d'Afrique de l'Ouest par l'invasion acridienne et on estime officiellement les besoins de financement du pays pour juguler le fléau à plus de 25 millions de dollars. Envahie à plusieurs reprises par les criquets, la capitale mauritanienne Nouakchott a perdu la quasi-totalité de ses arbres et espaces verts. Pour sa part l'Union européenne a accordé deux financements d'un montant global de 33 milliards de FCFA (plus de 50 millions d'euros) à cinq pays du Sahel pour les aider à lutter contre les criquets pèlerins ayant envahi ces dernières semaines l'Afrique du Nord et de l'Ouest.