Bruxelles est prêt à discuter des modalités de répartition des demandeurs d'asile dans l'UE, après le rejet d'une première proposition par Berlin et Paris, a déclaré hier le commissaire européen aux affaires intérieures Dimitris Avramopoulos. La Commission européenne avait demandé la semaine dernière aux pays membres de l'UE de prendre en charge 40.000 demandeurs d'asile originaires de Syrie et d'Erythrée arrivés en Italie et en Grèce, ainsi que 20.000 réfugiés syriens. La répartition devait être calculée en fonction de la population et du PIB des Etats, de leur taux de chômage et du nombre de demandeurs d'asile déjà accueillis. «Cette proposition est tout à fait raisonnable quand on considère que 6000 migrants sont arrivés dans l'UE rien que durant ces derniers jours», a déclaré M. Avramopoulos lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur de six pays (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni, Pologne) à Moritzburg, près de Dresde (Est). «Le point qui nécessite des discussions supplémentaires est la clé de distribution pour déterminer le niveau de partage de responsabilité pour chaque Etat membre», a-t-il dit, selon un communiqué de ses services. «Bien sûr, nous sommes prêts à discuter avec les Etats membres des modalités de mise en oeuvre des mécanismes pour assurer une juste distribution des demandeurs d'asile dans l'UE», a-t-il ajouté. La France et l'Allemagne avaient demandé lundi de réexaminer les modalités de répartition, dans un communiqué commun, jugeant qu'ils faisaient partie des Etats faisant déjà un effort important. «La France et l'Allemagne sont disposées à examiner la proposition de la Commission (...) selon une clef de répartition agréée et équitable», affirmait le communiqué franco-allemand. Selon Paris et Berlin, la clé de répartition proposée par Bruxelles devrait «mieux prendre en compte les efforts déjà effectués». «Actuellement, cinq Etats membres se partagent 75% des demandeurs d'asile: la France et l'Allemagne, la Suède, l'Italie et la Hongrie», ont-ils insisté, en affirmant qu'une telle situation «n'est plus soutenable».