La France et l'Allemagne ont rejeté hier la proposition de la Commission européenne pour accueillir les demandeurs d'asile dans l'UE, alors que Merkel et Hollande, et le président de la Commission devaient se retrouver à Berlin. Cette réunion devrait être l'occasion d'évoquer le dossier grec et les réformes pour l'UE souhaitées par le Premier ministre britannique David Cameron. Officiellement, la rencontre à partir de 16H15 GMT (hier) avec une vingtaine d'industriels européens sera consacrée aux défis de l'économie, insiste-t-on à Paris et Berlin. Le sujet de l'immigration pourrait s'inviter dans les discussions. L'équilibre «n'est pas encore atteint» dans la proposition faite la semaine dernière par la Commission européenne pour accueillir les demandeurs d'asile dans l'UE, ont estimé dans un communiqué commun hier la France et l'Allemagne. La Commission européenne a demandé mercredi aux pays membres de l'UE de prendre en charge 40.000 demandeurs d'asile originaires de Syrie et d'Erythrée arrivés en Italie et en Grèce, ainsi que 20.000 réfugiés syriens. La répartition doit être calculée en fonction de la population et du PIB des Etats, de leur taux de chômage et du nombre de demandeurs d'asile déjà accueillis. «Des discussions approfondies seront nécessaires au niveau européen» pour parvenir à cet équilibre entre «responsabilité» et «solidarité», ont estimé les ministres de l'Intérieur des deux pays, Bernard Cazeneuve et Thomas de Maizière. Selon eux, il faudrait «mieux prendre en compte les efforts déjà effectués». «Actuellement, cinq Etats membres se partagent 75% des demandeurs d'asile: la France et l'Allemagne, la Suède, l'Italie et la Hongrie», ont-ils insisté, en affirmant qu'une telle situation «n'est plus soutenable». Autre sujet du jour: la Grèce. La réunion des dirigeants des deux premières économies de la zone euro, avec M.Juncker, intervient après une conversation téléphonique à trois entre la chancelière, le président français et le Premier ministre grec Alexis Tsipras, dimanche soir. Les négociations piétinent entre le pays au bord du défaut de paiement et ses créanciers, les membres de l'UE et le FMI. Ces derniers réclament des réformes concrètes pour améliorer la compétitivité de l'économie grecque, et des mesures d'économie budgétaire, avant de débloquer une dernière tranche d'aide de quelque 7,2 milliards d'euros, sur les 240 milliards d'euros consentis depuis 2010. Vendredi, lors d'un G7 Finances à Dresde (Est), Washington a appelé toutes les parties impliquées à «bouger» alors que l'éventualité d'un défaut de paiement dans les tous prochains jours a alimenté les spéculations sur une sortie de la Grèce de la zone euro. «Je serais très étonné que (la Grèce) ne soit pas» au coeur des discussions lundi soir, a affirmé M. Juncker au quotidien Süddeutsche ZeitungA Berlin, on a qualifié de «discussion constructive» l'entretien téléphonique de dimanche soir. Dans l'entourage du président français, on soulignait qu'il s'agissait d'un «point de situation comme on en fait régulièrement», Athènes parlant de «bon climat». Mais la Grèce et les créanciers continuaient de se renvoyer la responsabilité du blocage. Alexis Tsipras a dénoncé «les solutions déraisonnables» que tentent d'imposer les institutions (UE, BCE, FMI) à son pays, les appelant à «des concessions», dans une interview dimanche au quotidien Le Monde. Le commissaire européen Günther Oettinger, un Allemand proche de Mme Merkel, a exclu une percée dans une interview au quotidien Die Welt: «les désaccords sur des sujets centraux comme le marché du travail ou le système de retraites sont encore trop importants».