Issa Hayatou et Michel Platini risquent aussi d'être cités dans cette affaire de «corruption» généralisée Le football est devenu, par la force de son développement et son enjeu «économique», un phénomène qui n'échappe pas du tout à la géopolitique. C'est donc le plus légitimement du monde que certains avisés et spécialistes estiment que le football est devenu une arme massive et si importante dans le contexte géopolitique. D'aucuns savent qu'une guerre sans merci oppose le président de l'UEFA, Michel Platini au «puissant» président de la FIFA depuis fort longtemps et surtout depuis que le président de l'instance fédérale internationale avait aidé l'Afrique à l'extrême allant jusqu'à lui octroyer «cinq places» à la phase finale de la Coupe du monde. Blatter est même allé jusqu'à évoquer une probable «sixième place» à l'Afrique. Chose qui a fait bouger les choses au sein de la très puissante Union européenne de football qui d'ailleurs est la représentante du continent qui a le plus grand nombre de pays participant à une phase finale de la Coupe du monde. La guerre entre Platini et Blatter qui étaient, qu'il soit bien rappelé, de bons amis, a débuté lorsque le président de la FIFA avait «barré» la route à Platini en annonçant qu'il briguerait un cinquième mandat. Les statuts de la FIFA avaient été révisés pour que le président de la FIFA ait des mandats illimité. Ce qu'a bel et bien copié le «roi» de l'Afrique, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou. D'ailleurs Blatter a toujours privilégié l'Afrique au détriment de l'Europe car estimant qu'il faudrait une nouvelle politique puisque celle-ci est basée sous son règne sur le développement du football dans les contrées «sous-développé» aussi bien en Afrique qu'en Asie ou dans la zone CONCACAF. D'aucuns spécialistes savent que là où il y a «économie», «commerce» et donc «finances» il y a intérêt géostratégique. Sinon comment expliquer cette «nouvelle» politique du Qatar pour le développement dans le football avec justement l'octroi de la Coupe du monde 2022 et surtout son «installation» en plein coeur de la France, soit au Paris Saint-Germain...! Et c'est là où les intérêts géostratégiques font leur apparition puisque les finances sont le nerf de la guerre de toute action, sportive. Le scandale qui a éclaboussé la FIFA, une des plus puissantes organisations dans le monde qui pèse comme chiffre d'affaires 5,2 milliards d'euros et ses bénéfices sont de l'ordre de 312 millions d'euros alors que les réserves propres sont de l'ordre de 1,4 million d'euros. C'est l'une des institutions qui s'autofinance d'une manière «stratégique». Le système Blatter est passé par plusieurs scandales, à savoir les Affaires Mastercard et ISL en 2006 après une affaire de contrat litigieux concernant les rivales Mastercard et Visa. Puis par la suite, l'affaire Bin Hammam (tiens, tiens!), l'homme d'affaires qatari Mohamed Bin Hammam, président de la Confédération asiatique (AFC), qui s'est posé e en rival de Blatter en se présentant à l'élection présidentielle de mai 2011. La commission d'éthique de la FIFA, qui le soupçonne d'avoir acheté des voix au sein de la CONCACAF (Confédération nord-américaine), ouvre peu avant une procédure contre lui et Jack Warner, président de la CONCACAF et à ce titre vice-président de la FIFA. Puis, du coup on ne sort pas du Qatar, avec Me Mondial au Qatar justement, où le 2 décembre 2010, le Mondial 2022 est attribué au Qatar à la surprise générale. Dans la foulée, la presse britannique lance des accusations de corruption. Les scandales de la Fifa En juillet 2012, la FIFA ouvre une enquête sur les conditions d'attribution des Coupes du monde de 2018 (à la Russie) et 2022, sous la houlette de Michael Garcia, ancien procureur de New York. En novembre 2014, le président de la chambre de jugement de la commission d'éthique relève dans le rapport Garcia «des comportements douteux» mais pas de quoi remettre en cause le processus d'attribution. Garcia dénonce une présentation «erronée et incomplète» de son enquête et démissionne. Peu après, Blatter accepte une publication du rapport Garcia à l'avenir, mais «sous une forme appropriée». Et voilà le dernier rebondissement de mercredi dernier où le parquet suisse saisit des documents électroniques au siège de la FIFA à Zurich, dans le cadre d'une procédure pénale contre X pour soupçon «de blanchiment d'argent et gestion déloyale» entourant les attributions des deux Coupes du monde. Selon les autorités suisses, ces sept responsables sont soupçonnés d'avoir accepté des dessous de table faramineux des années 1990 à nos jours. Les accusations portent notamment sur des attributions de Coupes du monde, de droits de marketing et de télévision, mais également des escroqueries par voie électronique, des faits de racket et de blanchiment d'argent. L'avis de nombreux dirigeants à la FIFA, à commencer par Joseph Blatter est que les Etats-Unis sont accusés de vouloir se venger parce qu'ils n'avaient pas été choisis pour organiser la Coupe du monde 2022, attribuée au Qatar. De fait, le «soccer» est un enjeu important pour les Etats-Unis. Mais il n'a pas les mêmes implications politiques que sur d'autres continents. Le sujet est moins sensible qu'en Europe ou en Afrique, notamment. Sauf au niveau financier. Les pressions exercées par certains gros sponsors américains de la FIFA (Coca-Cola, Visa) et de la Coupe du monde (McDonald) ne sont sans doute pas étrangères à la démission de Joseph Blatter. Ceux-ci, qui versent des dizaines de million de dollars, ont exigé des réformes et de la transparence. Enfin, la justice américaine s'est lancée à l'assaut de la FIFA parce qu'un vaste système de corruption aurait été mis en place à Miami, selon elle, au siège de la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf). Neuf personnalités du monde du football ont ainsi été inculpées le 27 mai dernier. Sept d'entre elles ont été arrêtées à Zurich en vue d'une extradition, avant un Congrès de la FIFA. Un événement qui a déclenché le tremblement de terre qui secoue la FIFA depuis une semaine et qui a mené à la démission de Blatter. Là, il faut reconnaître que la géopolitique est rentrée de plain-pied dans cet engrenage puisque le président russe, Poutine, qui lors de la divulgation de ces scandales a tenu à avertir pour éviter qu'on change l'attribution du Mondial 2018 à la Russie en déclarant, entre autres aux USA «de se mêler de ses affaires...». Les Etats-Unis contre la FIFA? De plus, le Mondial du Qatar, serait aussi dans le coeur du Moyen-Orient où l'enjeu est de taille sur le plan politique. Il n'est un secret pour personne ce que le Qatar joue comme rôle en Afrique et au Moyen-Orient par ses «finances». Et comme la théorie de l'effet domino n'est pas loin, il faut bien redouter cette «révolution» dans le monde de la FIFA qui risque de passer outre le sport pour ne pas dire que c'est le département d'Etat des USA où les Etats-Unis n'ont pas poussé le président de la FIFA Sepp Blatter à démissionner, avait affirmé mardi dernier la porte-parole du département d'Etat, Marie Harf. Interrogée pour savoir si les Etats-Unis avaient fait pression pour pousser le président de la Fédération internationale de football à quitter son poste, Marie Harf a ri et a répondu: «Non!». «Le gouvernement des Etats-Unis n'est pas en position de décider qui est le président de la FIFA», a-t-elle dit, précisant qu'elle avait tendance à suivre «davantage le football américain». La preuve de cette théorie de l'effet domino est explicitée par la Bourse du Qatar qui a fortement baissé aux premiers échanges hier mercredi sur fond de craintes pour le Mondial-2022 prévu dans ce pays du Golfe, après la démission du président de la FIFA Sepp Blatter. L'indice de Qatar Exchange a plongé de quelque 3,2% à 11 800 points, perdant environ 384 points, immédiatement après l'ouverture du marché, avant de rebondir. «La démission de Blatter a suscité une certaine incertitude concernant la Coupe du monde de 2022», a déclaré Sebastien Henin, un responsable de la firme National Investor, basée à Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis. «Il y a des craintes qu'elle n'ouvre la boîte de Pandore concernant l'organisation du Mondial» au Qatar, a-t-il ajouté. Il est important de noter que Hayatou est devenu l'ami intime de Blatter et avait participé à toutes les campagnes avec Blatter depuis qu'il avait perdu justement les élections à la présidence de la FIFA contre ce même Blatter. Depuis, tout est rentré dans l'ordre et la «politique» s'en est bien mêlé sinon, comment expliquer ce dernier acte qu'il avait fait en écartant le dossier algérien pourtant techniquement le meilleur pour l'organisation de la CAN 2017 qui a été donné au Gabon? Hayatou, le président de la CAF, et Michel Platini, président de l'UEFA qui sont «des ennemis jurés» étaient bien là lors de l'attribution du mondial 2018 à la Russie et du Mondial du Qatar 2022. Mieux encore, Platini avait même défendu le Qatar avec ferveur au moment où des observateurs estiment que ces deux «présidents» risquent aussi d'être bien cités dans cette affaire de «corruption» généralisée....