Le dossier «corruption» a été fatal à Sepp Blatter Le branle-bas politico-judiciaire aura été fatal à Joseph Blatter qui, même en jetant l'éponge, n'en a pas fini avec les pressions. Décidément, et en dehors des «surprises» quant aux résultats des matchs que le football nous a habitués, la balle ronde n'est, apparemment pas prête à se débarrasser des «surprises» puisque celle qui vient de faire le tour du monde rentrera avec force dans les annales de l'instance internationale du football, à savoir la démission du président Joseph Sepp Blatter! Personne ne s'attendait à une telle «décision» du «puissant» président Blatter qui vient juste d'être réélu pour un cinquième mandat d'affilée à la tête de la FIFA après avoir obtenu quasiment deux tiers des voix à l'issue du premier tour (133 au lieu de 140) et le «retrait» du prince Ali, le Jordanien, de la course. La première idée qui vient à l'esprit de tout un chacun est de se poser cette question qui brûle les lèvres dès cet acte de démission annoncé: Blatter a-t-il démissionné à cause de ce scandale de la corruption qui a ébranlé son institution? La réponse devrait être logiquement oui. Car, la pression est très forte de la part de la justice américaine qui est passée à l'acte après plusieurs années d'«infiltrations» chez les principaux acteurs qu'elle soupçonnait de corruption sur, notamment les attributions du Mondial 2018 à la Russie et celui de 2022 au Qatar. Et depuis que ce scandale est devenu public, le président de la FIFA à toujours rassuré qu'il combattrait la corruption! D'ailleurs, faut-il préciser que lors des dernières arrestations à la veille de l'élection du président de la FIFA de neuf hauts responsables de la FIFA ainsi que cinq partenaires par la justice américaine, le président Blatter n'a jamais été cité comme «accusé». Mais, il faut, tout de même reconnaître que cette «réaction» de la justice américaine a vraiment plongé le football mondial et plus particulièrement la FIFA en pleine crise. De ce côté, il faut aussi préciser que le ministre américain de la Justice a tenu à rapidement disculper le président de la FIFA. «Nous n'avons aucun commentaire à faire à propos d'une personne qui n'a pas été nommée dans ce dossier.» Il est utile de noter au passage que les différents accusés devraient être extradés vers les Etats-Unis et il s'agit surtout des hauts responsables de la FIFA originaires d'Amérique du Sud et donc de la CONCACAF. Ces personnes doivent être extradées donc aux USA car les différents versements d'argent ont été effectués à l'époque sur le sol américain, via des banques américaines. Suite à cette avancée de la justice américaine, 11 membres de la FIFA ont été suspendus provisoirement par la Commission d'éthique. Les multiples scandales accompagnés de rappels à l'ordre plus ou moins fermes n'ont pas suffi à moraliser la FIFA. Les procédures en justice ont toutes abouti aux «sacrifices» de seconds couteaux. Mais le dernier coup de filet opéré par la police helvétique sur demande du FBI à la veille du congrès électif de la FIFA, et les multiples réactions d'indignations au plus haut niveau de plusieurs Etats sont synonymes d'espoir. Pour les USA, il n'existe aucun compromis lorsque les intérêts et le fisc US sont touchés. Mais, là, il faut aussi noter cette attitude doublement condamnable de Issa Hayayou, le président de la Confédération africaine de football (CAF) qui, par sa voix, a fait allégeance en se couchant devant «sa majesté» Sepp Blatter. Il est loin ce temps où le président de la CAF de l'époque, le regretté Ydnekatchew Tessema et le très militaire et ami de l'Algérie, le Sénégalais Wade ont commandé et obtenu au nom de l'Afrique le principe cher au créateur de la FIFA, Sir Stanley Rous, en 1974. Pas plus tard qu'hier, la réaction du président de la Confédération africaine de football (CAF) Issa Hayatou était simple. Il a admis à Yaoundé, que la Fédération internationale a été «ébranlée» par l'interpellation la semaine dernière de plusieurs de ses responsables pour corruption. «Dire qu'elle (FIFA) est intacte est un peu faux. Car, quand on vient à 6h du matin arrêter 10 d'entre vous, qui étaient dans leurs chambres, en train de dormir, avec tout le tapage médiatique connu par la suite, on ne peut pas dire que la FIFA n'est pas ébranlée. Mais elle est unie. La preuve, au congrès qui s'est bien passé, on a élu notre président», a déclaré Hayatou dans un entretien à la Crtv et Cameroon Tribune. Mais stupeur, quelques heures plus tard la sentence devrait faire très mal, entre autres, à Hayatou qui a suivi les traces de Blatter comme c'est le cas pour le président, lorsque celui-ci fraichement élu de la FIFA, Joseph Sepp Blatter annonce sa démission! Bien évidemment, beaucoup de questions sont posées après cette «surprise» de la démission du président de l'instance fédérale internationale: que feront les «intérimaires» à la FIFA pour l'organisation d'une AG extraordinaire pour une nouvelle élection d'un nouveau président. Et il s'agirait surtout de savoir qu'en serait-il des attributions du Mondial 2018 à la Russie et celui de 2022 au Qatar, sujets principaux, de ce scandale de corruption pour ne pas dire «par qui ce scandale est arrivé?» Vont-elles aussi être annulées et un nouveau vote aurait lieu pour déterminer les nouveaux «organisa teurs»? Enfin, le président de la CAF serait-il le prochain personnage à surprendre? Ce qui va se passer Sepp Blatter conserve toutes ses compétences jusqu'à l'élection de son successeur lors d'un congrès extraordinaire qui doit être convoqué «le plus vite possible» afin de se tenir entre décembre 2015 et mars 2016. La procédure jusqu'au congrès extraordinaire est encadrée par l'article 24 des statuts de la Fifa. Un comité exécutif extraordinaire doit être convoqué par M.Blatter, «le plus vite possible» afin de convoquer ensuite le congrès extraordinaire. Ce congrès devrait avoir lieu entre décembre 2015 et mars 2016, a précisé Domenico Scala, président de la commission d'audit de la Fifa. Dès que la date de ce congrès électif sera connue, il sera possible pour les prétendants à la succession de faire acte de candidature à l'élection.. Par ailleurs, le prince Ali, candidat malheureux à la présidence de la Fifa vendredi dernier, se présentera de nouveau à une nouvelle élection.