Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a reçu, hier, au siège de son département, tour à tour, les principaux syndicats et associations, en grogne, en vue de déminer une situation qui tend au pourrissement dans un secteur des plus sensibles. A moins que la sagesse l'emporte, le pire à craindre serait une rupture de dialogue entre les parties en conflit et dont les patients payeraient les frais. Jusque seize heures hier, aucune information n'a filtré de l'enceinte du ministère où se tenait la rencontre décisive avec les différentes parties en conflit. Au vu de l'évolution de ce conflit, l'on peut penser que la stratégie des blouses blanches vise à faire pression sur la Fonction publique et la chefferie du gouvernement. A cet effet, les syndicats autonomes de la santé et la Fnts entendent agir de concert. Ils programment une importante rencontre intersyndicale, pour ce mardi 5 octobre. Aussi, et alors que la dernière rencontre entre le premier responsable de la santé et les représentants de la Fnts, puissant satellite de l'Ugta dans le secteur de la santé publique, n'a pu apporter une quelconque amélioration à la situation de blocage qui perdure dans les hôpitaux depuis près de sept jours, l'inquiétude des malades ne cesse de grandir. Une inquiétude légitime d'autant que spécialistes, professeurs et maîtres assistants n'en démordent pas face au statu quo qui semble de plus en plus caractériser le dialogue entre pouvoirs publics et organisations syndicales des blouses blanches. Les structures hospitalières nationales, rappelons-le, sont le théâtre, depuis quelques années, d'incessantes grèves toutes axées sur des revendications d'ordre salarial et de carrière et par rapport auxquels les responsables du département de la santé, de la population et de la réforme hospitalière affichent une attitude empreinte, le plus souvent, de conciliation et d'ouverture au dialogue, arguant à chaque fois que «la balle est dans le camp des plus hautes autorités du pays». La responsabilité du blocage étant parfois, sinon généralement imputée à la lenteur avec laquelle avancent les différents dossiers déférés à la Fonction publique, désormais seule capable de sonner le glas de toutes les montées au créneau, décidément cycliques, dont les citoyens sont témoins.