Des séances de travail ont eu lieu entre la direction générale de l'Aadl et les différents intervenants pour «faciliter au maximum la procédure de délivrance des visas de travail». La formule location-vente qui avait suscité engouement et espoir au sein de la population, commence peu à peu à se transformer en un véritable cauchemar pour la plupart des postulants. Annoncé initialement pour le mois de mars 2003, soit 18 mois après le lancement des travaux, le projet des 20.000 logements, communément appelé «programme 2001» traîne toujours, au grand dam des bénéficiaires. Même si une partie du projet a été livrée en juin dernier, il n'en reste pas moins que la plus grande partie des chantiers de l'Aadl sont paralysés en raison, avance-t-on auprès de l'agence, de la «présence d'indus occupants, notamment au niveau des sites de Sebbala et des Bananiers, de la nature du sol (Bab Ezzouar) et surtout du manque de main- d'oeuvre qualifiée». Concernant ce dernier point, le plus crucial des facteurs bloquants des chantiers, le directeur général par intérim de l'Aadl, M.Kamel Maïche, affirme dans un entretien avec L'Expression, que des séances de travail ont eu lieu entre la direction générale de l'Aadl et les différents intervenants, à savoir les représentants des ministères de l'Emploi et de la Solidarité nationale et des Affaires étrangères. L'objectif de ces réunions étant de «faciliter au maximum la procédure mise en place en matière de délivrance des visas de travail, sachant que le problème du manque de main- d'oeuvre touche, en premier lieu les projets pris en charge par les entreprises chinoises». A noter que dans certains sites, à l'exemple de Bab Ezzouar, les effectifs sont réduits à une peau de chagrin, au point que, à Bab Ezzouar II, sur les quelque 850 travailleurs, il n'en reste plus que 150. Une main-d'oeuvre insuffisante pour réaliser les 1660 logements programmés sur ce seul site. Une situation qui paraît être une fatalité pour les responsables du secteur de l'habitat, qui, après avoir mis les bouchées doubles au lancement des projets, en recourant au système du 3x8, soit trois équipes successives, semblent être terrassés à leur tour par le Sras, argument passe-partout pour justifier le manque de main- d'oeuvre chinoise. Toutefois, d'après M.Maïche, «des inspections régulières des chantiers sont effectuées afin de suivre pas à pas l'évolution des travaux» et que «tous les moyens sont déployés par la direction générale pour respecter les échéances de livraison avancées». C'est-à-dire que d'ici à la fin de l'année en cours, le programme 2001 sera livré dans son intégralité. Pour ce qui est des programmes 2002, le premier responsable de l'Aadl indique que les travaux avancent à un rythme régulier et le suivi est permanent. Quant au programme 2003 (Cnep/Aadl), notre interlocuteur a tenu à préciser que son agence «ne gère que le volet traitement des demandes éligibles» Autrement dit, les autres procédures de réalisation des 65.000 logements sont du ressort de la Cnep, seule habilitée à se prononcer. Par ailleurs, interrogé sur la vague de protestations enregistrées au niveau de certains sites, en particulier à El Achour, Ouled Fayet et les Bananiers, concernant le manque d'eau, les pannes fréquentes d'électricité et des ascenseurs, M.Maïche rétorque que le problème de l'eau n'est pas propre aux logements location-vente et que «l'Aadl a pris toutes les dispositions pour faciliter le quotidien des locataires, en collaboration avec les services de l'ADE et de la Sonelgaz». Il est donc clair qu'à la lumière des réponses de son responsable, l'Aadl ne sera pas au rendez-vous avec ses clients dans les délais annoncés en grande pompe après le lancement de la formule location-vente au mois d'août 2001. L'«ambiance» dans laquelle sont plongés depuis quelques mois les chantiers de l'Aadl conforte la thèse d'un autre retard dans la livraison de la tranche 2001 puisque des responsables de l'Aadl ont même évoqué le premier trimestre 2005 pour la livraison de l'intégralité du programme. Le ton doit donc être à la rigueur pour ne pas décevoir ces milliers de familles qui attendent encore impatiemment un toit après des années d'instabilité. L'espoir suscité par cette formule ne doit pas être vain, d'autant plus que l'Aadl recevra un quota du programme de 1 million de logements retenu par l'Etat pour les cinq années à venir. D'un autre côté, les nouvelles mesures préconisées dans la loi de finances, relatives à la baisse d'impôts et l'exonération de taxes sont aux yeux de M.Maïche «des critères qui inciteront les banques à s'engager dans la construction de logements».