Il a été confié à l'AADL la tâche de traiter les dossiers et d'en constituer un fichier à transmettre à la Cnep. Celui-ci ne lui est parvenu qu'en juillet 2006 à sa demande. Autrement dit, 47 000 dossiers ont été transmis à la Cnep après que l'AADL eut fait signer un engagement aux bénéficiaires stipulant qu'ils étaient toujours preneurs. Comme un vent de panique régnait hier au siège de la direction générale de l'Agence nationale pour l'amélioration et le développement du logement (AADL) où s'est tenue une conférence de presse animée par Ahmed Benmekhlouf, président de la commission chargée du traitement des dossiers et Mme Bourenane, chargée de la communication au niveau de cette institution. “Nous voulons lever toute équivoque concernant la démarche de l'AADL concernant la formule AADL-Cnep et notre rôle dans cette opération”, dira d'emblée Mme Bourenane avant de céder la parole à M. Benmekhlouf pour procéder à l'explication de cette opération. Il en ressort en substance que répartie sur deux programmes 2001 et 2002, la mise en chantier a concerné 55 000 logements, qui des années après, n'ont enregistré que 25 000 unités livrées en attendant une totale livraison qui devrait intervenir en 2008 dans 24 wilayas sur 106 sites. À ce propos, Nadir Hamimid, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, lors de la présentation de son bilan, qui a eu lieu avant-hier, rassurait que ce programme sera mené à terme. Pour la première tranche de 2001, pas moins de 20 000 logements étaient prévus en plus de 35 000 autres pour 2002 et jusqu'à présent 25 000 logements ont été distribués. Au-delà de ce chiffre, les responsables de l'AADL ont reconnu et déclaré clairement qu'il n'existe aucun autre programme de location-vente même si l'agence continue, jusqu'au jour d'aujourd'hui, à réceptionner les dossiers des citoyens… “Ce n'est pas à nous de décider de ne pas recevoir ces demandes”, dira M. Benmekhlouf sans expliquer le sort réservé à ces dépôts. Le malaise est encore plus profond et concerne les postulants qui ont porté tous leur espoir dans cette formule en s'inscrivant dans cette opération dès son lancement en août 2001. Un engouement alors sans précédent fort d'une demande de 90 000 uniquement pour la wilaya d'Alger, et ce, dès les premières semaines du lancement. 83 000 demandes ont été jugées éligibles, selon les responsables de l'AADL, qui ont reconnu que la demande était supérieure à l'offre, ce qui explique le recours à d'autres alternatives. La solution a été trouvée du côté de la Cnep arrivée à la rescousse mais pas sans pratiquer des intérêts et indiquer ses propres règles. La convention a été signée en 2002 entre le ministère de l'Habitat, des Finances et la Cnep pour la relance d'un programme national de 65 000 logements. Il a été confié, en outre, la tâche à l'AADL de traiter les dossiers et d'en constituer un fichier à transmettre à la Cnep. Celui-ci ne lui est parvenu qu'en juillet 2006 à sa demande. Autrement dit, 47 000 dossiers ont été transmis à la Cnep après que l'AADL eut fait signer un engagement de la part des bénéficiaires stipulant qu'ils étaient toujours preneurs. Ce retard, pourtant inexpliqué, ne semble pas tracasser, outre mesure, aussi bien les responsables de l'AADL que ceux de la Cnep, grand absent d'ailleurs lors de cette rencontre qui a regroupé par ailleurs les représentants des souscripteurs qui affirment avoir été lésés dans cette opération. La confirmation donnée par ces postulants ne semble pas être un engagement suffisant pour leur assurer un logement comme souhaité. La Cnep, comme l'ont expliqué les responsables de l'AADL, n'est d'aucune manière tenue de satisfaire cette demande et dans son choix, elle peut puiser dans le fichier de l'AADL comme elle peut puiser dans son propre fichier autrement dit ses propres épargnants. “Les appréhensions exprimées par les souscripteurs sont totalement prématurées”, a déclaré M. Benmekhlouf expliquant que profitant des expériences précédentes, la Cnep a opté pour une autre méthode de travail. Celle-ci consiste à ne révéler la liste des bénéficiaires qu'une fois le logement terminé. Mais cela signifie-t-il une fin de mission pour l'AADL qui ne détient aucun autre programme de location-vente. Les responsables répondent par la négative et expliquent qu'ils continuent à gérer le programme de la location-vente, le mener à terme et lancer d'autres missions parallèlement. En effet, l'AADL s'occupe d'un programme de logement social participatif (LSP) et de la réhabilitation du logement précaire (RHP) ainsi que de la promotion immobilière. Nabila SaIdoun