On nous avait prévenus. Le nouveau gouvernement se distinguera sur le terrain. Pour sa première sortie, le nouveau ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme M.Hamimid Mohamed Nadir a choisi les chantiers de l'Aadl. C'est dire tout l'intérêt qu'accordent les autorités au programme de la location-vente. La formule, il est vrai, a suscité tous les espoirs auprès des Algériens qui, quarante années après l'indépendance, n'attendaient plus le miracle d'être un jour logés décemment. Des centaines de milliers de demandeurs se sont rués pour prendre leur «ticket» pour l'avenir. 20.000 d'entre eux ont été retenus dans le programme 2001.20.000 chanceux qui, promesse en a été faite par le DG de l'Aadl, M.Bounafaa Lazhar, recevront les clés de leur nouveau logement dès mars 2003. C'est pour s'enquérir de l'état d'avancement que le ministre a décidé de visiter la dizaine de sites répartis dans la capitale. C'est aussi pour mieux s'imprégner du dossier de l'opération qui a démarré voilà bientôt une année. C'est en effet le 18 août 2001 que les guichets avaient commencé à recevoir les postulants. Quelques mois plus tard, les différentes étapes ont été franchies avant que ne soit donné le premier coup de pioche en mars dernier. Les délais ont été arrêtés contractuellement à 18 mois. Ce qui devrait nous ramener à septembre 2003. Cependant ordre a été donné par le Président de la République lui-même, lors de sa visite à Constantine, de mettre les bouchées triples. D'instaurer le système des trois fois huit. C'est-à-dire trois équipes qui se relaient, jour et nuit, pour une activité non-stop des chantiers. Un rythme qui permettra de réduire les délais initiaux déjà bien en deçà des délais élastiques du passé. Entraînées par la célèbre dynamique des entreprises chinoises qui ont à leur actif de prestigieuses réalisations comme l'hôtel Sheraton ou l'hôpital d'Oran, les autres entreprises et parmi elles notre Cosider nationale se sont pliées aux nouvelles exigences. A signaler au passage que les Chinois ont décroché 70% du programme à réaliser. Au cours de sa visite, le ministre a pu constater que Cosider s'en tire plutôt bien et caracole en tête du planning. Les Chinois, quelque peu freinés par la bureaucratie de notre représentation diplomatique à Pékin dans la délivrance des visas des employés devant rejoindre les chantiers en Algérie, restent confiants malgré tout, et maintiennent qu'ils seront présents lors des rendez-vous de réceptions des travaux. L'Aadl, loin de chômer, n'a pas que les 20.000 logements du programme 2001 à réaliser. Parallèlement sont menés les 35.000 autres inscrits au programme 2002,5.000 autres qui seront financés par la société mixte créée par l'Aadl et la banque Al-Baraka et enfin 65.000 autres que financera la CNEP. Un total de 125.000 logements entrant dans la formule location-vente. M.Hamimid ne compte cependant pas s'arrêter à ce chiffre. Il cherche d'autres sources de financements pour d'autres programmes. Pour lui la location-vente ne doit pas être une opération ponctuelle, mais une formule bien installée dans le temps. D'ailleurs les demandes de nouveaux candidats continuent à être réceptionnées à différents guichets. A titre d'exemple signalons que dans la seule wilaya d'Alger quelque 2.000 demandes continuent à être formulées chaque semaine. Beaucoup de citoyens sceptiques au lancement de la formule se précipitent aujourd'hui à la vue des chantiers qui poussent et au bonheur de ceux qui y ont cru dès le début en prenant leur option. L'effort du gouvernement doit se porter sur la poursuite de cette formule car incontestablement elle est, aujourd'hui, la seule à emporter l'adhésion des Algériens. Certes il existe une autre façon aussi attractive d'acquisition de logement dénommée «logement social participatif». L'Etat apporte sa participation sous forme d'aide non remboursable d'un montant de 50 millions de centimes dont bénéficie tout acquéreur. Le hic se trouve dans l'implication des APC et dans la multiplicité des promoteurs ainsi que le peu de garantie qu'ils inspirent. Sans la création d'un guichet unique et la mise sur pied d'un organisme central à l'image de l'Aadl pour la location-vente, le LSP n'aura aucune chance de réussir. C'est aussi par d'autres initiatives qui restent à prendre et d'autres formules à inventer que la déficit en logement sera résorbé en Algérie. En attendant les heureux élus de la location-vente comptent les mois, les semaines et les jours qui les séparent de la crémaillère.