Il est temps pour les décideurs de changer d'approche, de méthode et surtout d'écouter ce que veulent exactement ces citoyens L'excuse de la main de l'étranger ne peut plus justifier l'échec des décideurs algériens. Ni les appels à la sagesse, ni les dizaines de visites ministérielles à tous les niveaux, parlementaires, ou les appels du président de la République, ne sont parvenus à éteindre ce volcan mozabite en perpétuelle éruption. Il est temps pour les décideurs de changer d'approche, de méthode et surtout d'écouter ce que veulent exactement ces citoyens. Avant-hier encore, près de 80 personnes ont été blessées dans des heurts sporadiques qui ont éclaté entre des jeunes ibadites et malékites dans la localité de Guerrara, située à 120 km du chef-lieu de wilaya de Ghardaïa, a-t-on appris auprès d'une source médicale locale. Les décideurs algériens auront-ils indéfiniment l'excuse de la main de l'étranger pour justifier leur échec? Ghardaïa a besoin de véritables projets économiques, d'un dialogue sérieux, franc et ouvert entre toutes les franges de la société, aussi bien mozabites que chaâmbies, d'un partage équitable des terres et d'une juste répartition des richesses. Sur ce plan, l'Etat a échoué. Selon un élu local, ces incidents ont éclaté juste après la grande prière de vendredi et se poursuivent actuellement suite au démarrage d'un projet de promotion immobilière dans la zone dénommée El Batha, un projet contesté par la partie malékite. Des jeunes non identifiés ont tenté d'obstruer les travaux avant que d'autres jeunes alliés du promoteur ne s'en prennent aux contestataires en lançant des pierres, des cocktails Molotov et autres objets hétéroclites. Ces incidents se sont propagés dans d'autres quartiers de Guerrara où des dizaines de jeunes se livrent à des actes de vandalisme, de jets de pierre et cocktails Molotov provoquant des incendies de locaux et véhicules privés, a-t-on constaté sur place. Les forces antiémeute de la police intervenues sur les lieux ont fait à plusieurs reprises l'usage de bombes lacrymogènes pour tenter de disperser les jeunes ibadites et malékites qui s'affrontent toujours par des jets de différents objets. Pas moins de huit foyers de feux visibles ont été déclenchés à l'aide de cocktails Molotov dans les différents quartiers de Guerrara où l'accès même pour les éléments de la Protection civile est devenu difficile et à risque. Un imposant renfort de forces antiémeute de police et de la gendarmerie appuyé par un hélicoptère de reconnaissance a été déployé vendredi soir pour mettre fin aux affrontements récurrents entre groupes de jeunes dans la localité de Guerrara, a-t-on constaté. Le 16 mai dernier, une quinzaine d'éléments antiémeute de la Gendarmerie nationale ont été blessés dans des heurts sporadiques entre des jeunes dans les quartiers de Kourti, Ben Ghanem et Chaâbat El-Telli (Ghardaïa), a-t-on appris il y a quelques jours auprès d'une source hospitalière à Ghardaïa. Selon un élu local, ces incidents ont éclaté dans la soirée de samedi et se sont poursuivis au petit matin le lendemain, suite au caillassement d'un véhicule par des jeunes non identifiés, au lieudit Chaâbat El-Telli, avant que d'autres jeunes ne s'en prennent au dispositif de maintien de l'ordre de la gendarmerie, déployé à titre préventif dans le quartier d'El-Kourti, proche du lieu de l'incident, en lui lançant des pierres et des cocktails Molotov. Toute la nuit, le quartier a été le théâtre de jets de pierres et de bombes lacrymogènes. Les heurts ont eu lieu entre les jeunes et également avec les forces antiémeute de la gendarmerie qui ont recouru au gaz lacrymogène pour disperser les jeunes et contrôler la situation, a affirmé un habitant du quartier, avant d'ajouter qu'il a fallu attendre jusqu'à 4h du matin pour que le calme revienne. Trois habitations et trois véhicules ont été saccagés puis incendiés, dans ces violences survenues dans le quartier d'El- Kourti, selon un notable du quartier et élu local. Cette situation a provoqué la fermeture de l'ensemble des commerces et bloqué la circulation et le trafic routier dans ce quartier ainsi qu'un débrayage dans les établissements scolaires situés dans les quartiers d'El-Kourti et de Ben Ghanem, a-t-on constaté il y a quelques jours. Un renfort des brigades d'intervention rapide de la gendarmerie, appuyé par un hélicoptère, a été déployé pour renforcer le dispositif de sécurité mis en place par les pouvoirs publics depuis le début des événements de Ghardaïa, afin de préserver et de sécuriser les personnes et les biens, privés et publics, a-t-on constaté.