Des individus ont tenté de semer la zizanie en diffusant via le Net de faux sujets en les faisant passer pour des vrais et décrédibiliser l'examen du baccalauréat. Au lendemain de la confirmation d'acte de fraude au baccalauréat via les réseaux sociaux, le tribunal de Sidi M'hamed s'est auto-saisi pour tirer au clair cette affaire de triche qui a été très largement commentée par la presse nationale et les internautes algériens. Le parquet est dans son rôle, d'autant que le ministre de la Justice a rappelé récemment le devoir de la magistrature de ne pas se couper de la société et d'être à l'écoute, pour éviter des dérives susceptibles de rester impunies. Dans ce cas de figure, il est clair que tout le monde en Algérie ne saurait accepter que les auteurs de cette fraude qui remet en cause l'examen du baccalauréat ne soient pas identifiés. Le but de la manoeuvre est certes de jeter la lumière sur cette affaire, mais aussi de débusquer les auteurs et rétablir les choses. Il est notamment question de la crédibilité d'une des plus importantes institutions sociales et éducatives du pays. Laisser passer cette fraude sans réagir, serait encourager les fraudeurs à récidiver pour les prochaines épreuves et même les examens futurs. Aussi, pour crédibiliser le processus d'accès à l'université, la justice se doit de jouer son rôle de gardien de la légalité. En application de ce principe fondamental, le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed a «ordonné l'ouverture d'une enquête préliminaire sur la base d'informations parvenues au parquet des services de la police judiciaire», rapporte un communiqué du parquet dudit tribunal. Le parquet de la République s'intéresse précisément «aux informations rapportées par les différents médias nationaux sur la fuite via le réseau social- Facebook- de faux sujets du baccalauréat session juin 2015». On aura compris que la justice compte poursuivre des individus qui ont tenté de semer la zizanie en diffusant via le Net de faux sujets en les faisant passer pour des vrais et décrédibiliser l'examen du baccalauréat. L'enquête qui sera diligentée ne sera objectivement pas longue et difficile. Il faut savoir, en effet, qu'il est techniquement possible de connaître le propriétaire de l'appareil qui a servi à filmer le fameux sujet avant de le partager sur Facebook. Selon les spécialistes du domaine, pareille opération est réalisable. L'enquête judiciaire a d'ailleurs permis d'identifier les auteurs du complot ourdi contre l'institution du bacalauréat. L'opinion nationale qui prend note de cette auto-saisine attend avec impatience les résultats de l'enquête et la comparution du tricheur devant la justice pour répondre de son acte. Il y a lieu de souligner que l'intervention de la justice est rendue nécessaire au regard du grand bruit qu'a suscité cette affaire de fraude qui s'est manifestée, en réalité, à une très petite échelle et ne peut concerner qu'un petit nombre de personnes. De plus, faut-il rappeler que la fraude au baccalauréat n'est pas le propre de l'Algérie. A travers le monde entier, des candidats sont pris la main dans le sac et sanctionnés. Mais il semble que chez nous l'affaire a pris des proportions trop importantes. L'intervention de la justice pourra nous apprendre beaucoup de choses sur l'identité des fraudeurs. Des surprises ne sont pas à exclure.