Le ministre a mis l'accent sur la nécessité d'encourager la production locale. La deuxième Journée internationale pharmaceutique du Snapo (Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines), organisée, hier, à l'hôtel El Aurassi, a été l'occasion de débattre des questions relatives à la situation du marché pharmaceutique algérien. La production et la commercialisation du médicament générique ont constitué l'axe central des interventions faites, hier, par les participants. Sur ce point précis, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, M.Mourad Redjimi, a mis l'accent, lors de son discours, sur la nécessité d'encourager la production locale afin de garantir une meilleure couverture du marché algérien en matière de médicament. Il est question aussi, selon le ministre, de consolider la production et la commercialisation du médicament générique en expliquant que le médicament générique est soumis obligatoirement à un contrôle systématique. La nouvelle politique pharmaceutique, telle qu'elle est préconisée par les pouvoirs publics, devra définir le rôle confié aux 800 sociétés productrices activant sur le territoire national. Il est question également, conformément à la nouvelle loi sanitaire qui sera débattue le mois prochain à l'APN, d'élaborer un texte réglementaire devant régir la production et la commercialisation du médicament générique. Cet avant-projet de loi, il est nécessaire de le signaler, a été favorablement accueilli par le Snapo et les producteurs nationaux. «C'est un texte qui devrait être adopté au cours de l'année écoulée», affirme M.Messaoud Belambri, président du Snapo. Le texte en question figure parmi les revendications défendues à cor et à cri par les laborantins algériens. Le renforcement de la production locale est conditionné, d'après M.Redjimi, par «l'organisation et la promotion des sociétés algériennes». Dans la foulée, il est prévu aussi l'élaboration de textes réglementaires devant fixer la marge bénéficiaire pour les pharmaciens. Il ne fait aucun doute que la marge appliquée actuellement sur le marché du médicament algérien, fixée à 20%, a suscité une vive polémique entre les pouvoirs publics et les pharmaciens. «Il faut revoir cette marge bénéficiaire si le gouvernement compte réellement encourager la production du médicament générique», estime M.Belambri. Ce dernier, interrogé en marge de la rencontre, a fait savoir que son organisation milite pour une marge bénéficiaire de l'ordre de 33%. Il sied de signaler, à ce propos, que 50% des produits pharmaceutiques ont été vendus avec une marge bénéficiaire de 20% seulement. Devant les incitations des pharmaciens, le ministre de la Santé a réitéré l'engagement de son département à «soutenir toute initiative allant dans le sens de garantir la sécurité sanitaire au citoyen». Cela dit, pour prétendre à une vraie politique du générique, souligne le président du Snapo, il est nécessaire de mettre en place un répertoire devant séparer les produits génériques de ceux de référence. Il est également essentiel, d'après ses propos, d'impliquer les professionnels du médicament et d'encourager la prescription du générique. Enfin, pour ce qui concerne la privatisation des 1050 agences d'Endimed, un processus qui, faut-il le dire, a été renvoyé aux calendes grecques, M.Belambri propose la cession de ces laboratoires aux pharmaciens sans emploi.