Les représentants du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine demandent le respect strict de la réglementation. Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) dresse un tableau peu reluisant de la situation de la pharmacie algérienne. Le Snapo évoque, à ce titre, le manquement au respect de la réglementation, notamment dans l'installation des officines. Dans certaines wilayas, des unités sont implantées les unes près des autres sans le respect de la distance réglementaire des 200 m. L'article 662 du décret exécutif N° 92/07 du 4 janvier 1992 portant statut juridique des caisses de Sécurité sociale et organisation administrative et financière de celle-ci ne permet pas la détention de registre du commerce de vente de médicaments. Ce qui, par conséquent, disqualifie ces agences pharmaceutiques Cnas de la pratique commerciale. Les pharmaciens demandent l'application stricte du numerus clausus à travers l'établissement d'une carte nationale pharmaceutique. En termes plus clairs, c'est de respecter la répartition des pharmacies par rapport à la population. La question des marges a été également abordée par ces professionnels au cours d'une journée d'étude organisée hier à l'hôtel El-Aurassi. Les diverses modifications de ces systèmes (de marges) ont causé une baisse du taux de la marge bénéficiaire des officines. En outre, l'augmentation croissante des prix a poussé les pharmaciens à revoir à la baisse leur marge. “Nous appliquons presque la marge des grossistes”, dira le chargé de la communication du Snapo, M. Debabèche. Actuellement, elle (la marge commerciale) se situe entre 23 et 28%. Or, la moyenne doit se situer autour de 40% sur achat. La situation actuelle est, selon le syndicat, caractérisée par une chute incroyable du chiffre d'affaires de la quasi-totalité des officines, due essentiellement au nombre important d'unités installées, surtout dans les grandes villes. Les charges d'exploitation et les prélèvements fiscaux ont, selon les pharmaciens, connu une augmentation. Les normes qui définissent un médicament générique du point de vue des prix — il doit être en moyenne 30% moins cher que le médicament de référence ou le princeps — ne sont pas respectées. Le Snapo demande l'élaboration d'un laboratoire du générique qui définira le bon et le mauvais générique. Car, ce document limitera, selon M. Debabèche, le surcoût pour la Sécurité sociale et contribuera au développement de la production nationale. Grâce à l'émergence de la production nationale, les pharmaciens seront soulagés par la disponibilité des médicaments et les scénarii des précédentes pénuries ne se reproduiront plus à une grande échelle. Concernant le tiers payant, convention signée entre les pharmacies et la Cnas, le Snapo demande à ce que la domiciliation au préalable de l'officine sur la carte du malade soit supprimée. En termes plus clairs, il faut laisser les patients choisir librement la pharmacie pour l'acquisition du médicament. Le syndicat revendique un élargissement de la domiciliation à tous les pharmaciens dans un même centre de paiement. Il réclame aussi le paiement des officines puisque dans certaines wilayas, cela dépasse quelques mois sans que les concernés perçoivent leur dû. S'il n'est pas payé, le pharmacien sera, à coup sûr, confronté à des difficultés de trésorerie et ne pourra, de ce fait, constituer ses stocks au grand dam des malades. B. K.