La Société nationale des transports routiers (Sntr) et Aprc Group (France) qui ont créé le joint-venture Sntr Logistics veulent voir le projet aboutir rapidement. Jorge Hernandez, directeur général d'Aprc Group, a affirmé à un média étranger, Econostrum, qu'en Algérie, «il y a presque tout à faire en matière de logistique, en partie parce que la distribution est aujourd'hui organisée par les grossistes». Selon l'entrepreneur, cette situation a été un frein au développement d'une véritable filière logistique en Algérie en plus du prix élevé de l'immobilier d'entreprise. Aprc peut en ce sens se prévaloir de l'appui des autorités algériennes pour faciliter l'accès au foncier, avec trois projets d'infrastructures logistiques en cours à Oran, Alger et Sétif. Des projets mis en oeuvre à la faveur des partenariats établis sous forme de co-entreprise avec les opérateurs algériens. Aprc s'est associée avec la Sntr pour participer à cette «révolution» que représente notamment l'accompagnement et le développement d'un réseau de grande distribution alimentaire moderne ou de tout autre type de marchandises dans un pays de 40 millions d'habitants où l'activité logistique est encore embryonnaire. «En aménageant des entrepôts sous douane et en organisant un trafic en ro-ro qui permet la maîtrise totale de la chaîne logistique, depuis la sortie du produit chez le chargeur jusqu'à la livraison au client final, nous apportons en plus un élément qui va effectivement bouleverser le marché de la logistique en Algérie, c'est-à-dire la traçabilité assurée à travers les codes barres», commente Jorge Hernandez. «En ce sens, nous participons aussi au développement d'un pays qui a trouvé une certaine stabilité depuis six ans, et qui veut aujourd'hui rattraper son retard économique», note le directeur général d'Aprc. La pierre angulaire de ce schéma logistique est le projet Méditerranée Pyrénées Logistics sur la commune de Tresserre, financé exclusivement par les fonds privés d'Aprc et de ses associés algériens à 120 millions d'euros d'investissement hors achat des terrains pour bâtir 141.000 m2 d'entrepôts sur un site de cinquante huit hectares en bordure de l'autoroute avec une gare de ferroutage en façade et 350 opérateurs présents à terme dont l'inauguration est prévue en septembre 2016. Les bénéfices devraient être évidents en Algérie, où le directeur général d'Aprc veut générer 10 milliards d'euros en termes de retombées globales à travers le développement des activités logistiques. «Nous avons réussi à convaincre les autorités algériennes, en leur faisant bien comprendre que nous allons travailler ensemble à la modernisation des structures logistiques de l'Algérie pour permettre au pays d'être plus compétitif», ajoute Jorge Hernandez dans son intervention médiatique. «En attendant d'aller encore plus loin avec l'aménagement d'un grand port que nous appelons de nos voeux, et qui devrait être une priorité pour le développement de l'Algérie», précise-t-il. L'ancien ministre des Transports, Amar Ghoul, avait annoncé le lancement d'importantes plateformes logistiques au niveau de la commune de Boughezoul (Médéa), à Alger et Sétif, et ce dans le cadre du développement du réseau de transport du pays. Ces plateformes logistiques revêtent une importance stratégique pour l'économie du pays en permettant d'assurer des échanges commerciaux rapides et moins onéreux pour les opérateurs des quatre coins du pays, avait indiqué Ghoul.