Mohamed Salem Ould Salek, chef de la diplomatie de la RASD C'est ce qu'a affirmé le 12 juin à partir de Pretoria, capitale administrative de l'Afrique du Sud, Mohamed Salem Ould Salek, le ministre sahraoui des Affaires étrangères. Le Maroc sera sur le gril. Le cours de l'histoire semble s'accélérer. La question sahraouie qui est dans l'impasse depuis plus de quarante années est devenue insupportable et lourde à assumer pour les leaders africains qui ont fait serment de libérer le continent. L'Union africaine a décidé d'en finir avec cette plaie béante qui représente la dernière colonie sur son sol: le Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975. «C'est le dernier avantaoste de l'occupation coloniale en Afrique, qui doit être démantelé dans l'accomplissement de la vision des pères fondateurs, à lutter pour une Afrique pleinement indépendante et souveraine», avait déclaré Robert Mugabe, président du Zimbabwe et président en exercice de l'Union africaine, lors de la cérémonie de célébration des 52 ans de la fondation de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), selon des propos rapportés le 25 mai 2015 par l'agence de presse internationale Prensa Latina. S'il reste un objectif à atteindre pour l'Union africaine (ex-OUA), c'est bien la décolonisation du Sahara occidental. «Il reste une tâche à accomplir, parce que la mission émancipatrice de l'OUA (rebaptisée UA, Ndlr) a été accomplie à l'exception de la région du Sahara occidental», avait souligné pour sa part la présidente de la Commission de l'Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. «Alors que l'ordre du jour de libération de l'OUA/UA a été largement atteint, n'oublions pas nos frères et soeurs au Sahara occidental, qui se battent encore pour leur indépendance et l'autodétermination», avait ajouté, le chef de l'Etat zimbabwéen. Un soutien inébranlable de l'UA à la cause sahraouie qui s'est assignée comme objectif de bouter l'occupant marocain de ce dernier territoire africain encore colonisé. Il est intervenu dans la foulée de l'appel lancé par le comité des 24 de l'ONU. Appelé aussi Comité spécial, il s'était réuni à Managua (Nicaragua) du 19 au 21 mai, d'où il avait rappelé la légitimité du peuple sahraoui à exercer son droit à l'autodétermination à travers l'organisation d'un référendum libre et transparent. Le processus est enclenché. L'UA maintiendra certainement la pression lors de son 25ème sommet. Le Maroc est certainement sur le point de connaître une ultime condamnation qui s'apparente à un bannissement pur et simple de sa famille d'origine. Une suprême humiliation pour tout Africain qui se respecte. Une sentence qui, pourtant, se profile inexorablement. «Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA sera capital et historique, compte tenu de l'importance des rapports sur la cause sahraouie qui seront débattus, dont le rapport de la Commission africaine qui exhorte les Nations unies à accélérer l'organisation d'un référendum au Sahara occidental», a déclaré le 12 juin à partir de Pretoria, capitale administrative de l'Afrique du Sud, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek cité par l'APS. «Les dirigeants africains au niveau de l'UA se sentent responsables devant le peuple sahraoui et de ce fait des mécanismes pratiques seront mis en place pour relancer le processus de décolonisation du Sahara occidental» a souligné le chef de la diplomatie sahraouie qui a rappelé que l'UA était le «deuxième garant du plan de règlement approuvé par les parties sahraouie et marocaine en 1991 sous les auspices de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et l'ONU». Affaire à suivre... Nul doute que Rabat est déjà à l'affût du moindre écho qui lui parviendra de Pretoria.