Une soixantaine est bloquée en raison d'un retrait de confiance à leurs premiers responsables. La situation au niveau des APC est, on ne peut plus préoccupante. Passé le goulot d'étranglement de la dette qui est en passe d'être réglée, c'est aujourd'hui la crédibilité même de ces structures administratives qui est remise en cause. Les conditions ayant présidé à l'installation des exécutifs communaux, à savoir les luttes de leadership entre les représentants de formations politiques issus d'élections pas toujours «propres et honnêtes» et l'inadaptation du code communal à la nouvelle donne politique induite par l'ouverture de la société au multipartisme, sont à l'origine de l'instabilité que connaissent les APC depuis 1966, date de la tenue des premières élections municipales en Algérie. Tant de facteurs ayant favorisé la montée en force de la protesta populaire, en raison du manque de transparence dans la gestion de la collectivité. Les sit-in et autres rassemblements sont symptomatiques du malaise qui ronge nos APC, dont certaines sont devenues un outil pour assouvir les «appétits» bassement étroits d' élus censés servir et non se servir. La grogne au niveau des APC est due en premier lieu au manque de transparence de la part de certains élus qui disposent des biens de la collectivité comme si c'était leur bien personnel. L'opacité dans la conclusion des marchés publics, la dilapidation des deniers de l'Etat, les pratiques clientélistes sont autant de griefs retenus contre les élus qui font l'objet de poursuites judiciaires et qui sont au nombre de 375. Par ailleurs, près d'une soixantaine d'APC sont bloquées, en raison d'un retrait de confiance à leurs premiers responsables. Une situation qui pénalise en premier lieu les administrés. Même les responsabilités ne sont pas clairement définies dans l'ancien code communal. Quant au nouveau code qui pourrait palier ces lacunes, il sommeille depuis 2002 dans les tiroirs du ministère de l'Intérieur. Pis, il n'est même pas inscrit à l'ordre du jour de la présente session parlementaire. C'est ce qu'a laissé entendre, à demi-mot, Yazid Zerhouni, lors de sa dernière sortie sur les ondes de la Radio nationale. «J'espère que ces deux textes de loi seront approuvés avant 2007, date de la tenue des prochaines élections locales», a indiqué Nouredine Yazid Zerhouni. Ce qui laisse supposer que les APC continueront à se débattre dans l'anarchie et l'improvisation d'ici là. En parvenant à faire adopter les budgets au niveau des APC bloquées, «nous sommes parvenus à préserver l'essentiel» affirme Zerhouni, qui a omis de signaler, que sans les premiers magistrats de ces communes, il ne peut y avoir de transparence dans la gestion de ces enveloppes. C'est là justement où réside l'importance d'un nouveau code communal qui aura à préciser dans le moindre détail, la responsabilité pénale du président d'APC, de permettre une décentralisation du recouvrement fiscal qui sera désormais à la charge des collectivités locales et d'étendre le champ d'initiative des élus locaux. «Les élus ne doivent pas attendre à chaque fois le budget de l'Etat, mais servir de force de proposition», indique Yazid Zerhouni. Le ministre a exclu toute dissolution de ces APC, considérant que c'est là une «solution extrême». Par ailleurs, à la soixantaine d'APC bloquées, viennent se greffer les 52 APC de Kabylie où les élections partielles tant promises par le département de M.Zerhouni n'auront jamais lieu. A noter que depuis les dernières élections locales, lesdites APC sont gérées par des administrateurs chargés de prendre en charge les besoins élémentaires de la population. En somme, les APC algériennes, après une dizaine de mandats successifs, ne se sont pas encore départies des réflexes du passé et de la vision dirigiste de leur gestion.