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Une année après les inondations de Ghardaïa, où en est-on ?
Publié dans Liberté le 30 - 12 - 2009

La date du 01octobre restera à tout jamais gravée dans la mémoire des habitants de la wilaya de Ghardaïa, car l'année passée,2008) à cette date précise, une catastrophe écologique (inondation exceptionnelle due à la crue de plusieurs oueds) a décimé des dizaines d'habitants par surprise et causé d'énormes dégâts matériels. La solidarité nationale a été exceptionnelle : dès les premiers jours l'ANP) et les autres wilayas ont été d'un grand secours pour la prise en charge des sinistrés.
Nous leur sommes reconnaissants et avons été aussi très sensibles à la visite du président de la République et du chef du gouvernement qui a été accompagné d'une importante délégation ministérielle.
Un budget exceptionnel a été consacré à la prise en charge des victimes de cette catastrophe. Après une année où en est la situation? Le bilan n'est malheureusement guère satisfaisant. Après le départ des renforts venus de partout, la wilaya n'a pas pu garder le rythme soutenu de la remise en état des biens détruits et des indemnisations en reprenant quelques mois après le train-train quotidien d'une gestion plus bureaucratique que technique malgré un budget conséquent mis à sa disposition.
Sous les projecteurs de la TV nationale quelques bungalows destinés aux sinistrés ont été distribués en grande pompe par le président de la République lors de sa visite faisant croire à l'opinion nationale que les sinistrés sont pris en charge sérieusement. Ce n'est malheureusement que du “ tape-à-l'œil” dont nous a habitué notre Unique : les habitants logés provisoirement dans ces baraquements souffrent jusqu'à présent de coupures de courant et d'eau et de certaines infrastructures de base. Les moyens de transports sont onéreux : près de 100 DA/jour pour se déplacer à son travail ! L'indemnisation des sinistrés se fait au compte-gouttes.
Les différentes structures chargées de cette mission (CNL, DLEP, APC) ne reçoivent les sinistrés que 2 jours par semaine et c'est, à chaque fois, des chaînes importantes se forment pour quémander un quelconque renseignement ou document.
Les logements classés orange 4 n'ont rien perçu jusqu'à présent et la wilaya les incite à constituer un dossier (encore un) pour accepter la dégradation du classement à orange 3 et perdre ainsi une partie de leurs droits !
L'oasis de Ghardaïa se trouve dans la même situation physique que l'année passée, elle est toujours sinistrée faute de moyens pour les habitants à remettre en état leurs biens par manque d'indemnisation.
Paradoxalement, beaucoup d'habitants de certains quartiers situés à la périphérie, non touchés par les inondations, ont été indemnisés. Bien entendu, les “connaissances” jouent un rôle important dans cette histoire et énormément d'irrégularités entachent cette procédure. Avant et surtout après cette catastrophe, des études techniques ont jugé nécessaire l'élargissement de l'oued traversant la ville. Les travaux ont débuté surtout au centre-ville ( plus par souci d'esthétique que technique) en maintenant la même largeur de l'oued et quelques fois même en la diminuant, ce qui est très grave pour la sécurité des habitants ! (parties bahmani et mélika).
Les travaux situés aux goulots d'étranglement par exemple celui situé au pont addaoud, n'ont pas été achevés jusqu'à présent suite à des litiges avec les riverains ! Toutes les routes situées au centre- ville, dégradées par l'inondation, se trouvent jusqu'à présent dans un état lamentable. Celles refaites, se trouvent bien entendu au centre-ville, là ou les autorités centrales risquent de circuler.
Dernièrement, des fortes pluies se sont abattues dans la région et des oueds ont coulé, heureusement pas trop importants. Nous avons eu beaucoup de chance, car le lit de l'oued est encombré jusqu'à présent par des montagnes de sable laissées par l'entreprise chargée de son élargissement (bahmani, oasis de Ghardaïa) et aussi par les particuliers qui nettoient leurs habitations.
À certains endroits, sa largeur ne dépasse pas 6 mètres ! Les habitants logés dans les abords, pris de panique ont pour la plupart évacué leurs habitations de peur que la crue, bloquée par ce sable et détritus de toutes sortes, se détourne pour inonder la ville comme l'année passée ! Les habitants sont constamment angoissés dès que la météo annonce la pluie dans la région.
Les responsables de la wilaya semblent ne pas avoir retenu le drame de l'année passée : il est urgent qu'ils se réveillent de leur torpeur pour s'intéresser plus aux sinistrés : faire nettoyer journellement le lit de l'oued dans sa totalité car la crue n'annonce pas sa venue, procéder en urgence à l'élargissement de l'oued en priorité, les goulots d'étranglement, mettre en place un système d'alerte dès la crue de l'oued, quelle que soit son importance, et informer les habitants par le moyen de la radio locale par exemple pour les tranquilliser, car ils sont traumatisés et mettre fin ainsi aux rumeurs qui créent la panique.
Egalement, renforcer le personnel administratif pour liquider les milliers de dossiers en suspens afin d'indemniser rapidement les sinistrés ( ce ne sont pas les fonds qui manquent) pour qu'ils reconstruisent leurs habitations et donner un meilleur accueil aux sinistrés en les recevant tous les jours car ils se sentent complètement abandonnés.
Aussi, continuer à payer le loyer des sinistrés jusqu'au règlement de leur indemnisation car seulement un trimestre a été payé jusqu'à présent.
Groupe d'habitants de Ghardaïa


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