La diplomatie de notre pays ne s'est jamais aussi bien portée. Abdelaziz Bouteflika et Olusegun Obasanjo ont estimé que la question du Sahara occidental est un problème de décolonisation. Dans un communiqué commun rendu public, jeudi, à l'issue des travaux de la 3e session de la haute commission bilatérale de coopération algéro-nigériane qui s'est tenue à Abuja, les deux chefs d'Etat ont exprimé leur soutien au plan de paix de James Baker adopté par le Conseil de sécurité qui a affirmé dans sa résolution n° 1495, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «Comme vous le savez, le processus de décolonisation de notre continent reste inachevé au Sahara occidental, dont le peuple a été jusqu'à maintenant privé de son droit légitime à l'autodétermination. La persistance de ce déni est à contre-courant des acquis historiques de notre continent et du consensus international sur le plan de paix des Nations unies, élaboré par M.James Baker, et approuvé à l'unanimité par le Conseil de sécurité», a déclaré le président, Abdelaziz Bouteflika dans son discours prononcé lors du déjeuner offert en son honneur par Olusegun Obasanjo. A cet égard, il appelle les Nations unies à poursuivre leurs efforts pour la mise en oeuvre de ce plan qui s'avère incontournable pour un règlement juste et définitif du conflit du Sahara occidental, conformément à la légalité internationale. Cette reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique par les autorités nigérianes démontre toute la justesse du combat pour l'autodétermination que mène le Front Polisario. En outre, elle vient couronner tous les efforts diplomatiques déployés par l'Algérie au niveau international pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Des efforts consacrés par la reconnaissance de la Rasd par l'Afrique du Sud. Le président de l'Afrique du Sud, Thabo M'beki a affirmé, mardi à Pretoria, que son pays continuera d'apporter son soutien à la cause du Sahara occidental, soulignant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Dans une allocution prononcée à l'occasion du dîner qu'il a offert en l'honneur du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le Président M'beki a affirmé que son pays a attendu 10 ans concernant la question du Sahara occidental pour décider de la reconnaître car «la solution a tardé à venir». Avec l'Algérie, représentant les pays arabes, le Nigeria, les pays anglophones d'Afrique centrale, l'Afrique du Sud, les pays germanophones, c'est maintenant l'ensemble du continent africain qui reconnaît la République arabe sahraouie démocratique. De ce fait, le Maroc n'a plus d'autre choix que de se conformer aux lois internationales et de se soumettre au plan de paix de l'ancien envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, M.James Baker. D'ailleurs, l'ancien opposant marocain, Abraham Serfaty qui a toujours défendu le principe de l'autodétermination du Sahara occidental a estimé que «les partis politiques marocains tiennent un discours colonialiste sur le Sahara occidental» lorsqu'ils le qualifient de «province sud» du Maroc. Au plan bilatéral, le président de la République a insisté sur la coopération militaire entre l'Algérie et le Nigeria en matière de «mise sur pied d'une force de préservation de la paix dans le continent». «En tant que représentant africain au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, l'Algérie continuera à oeuvrer, durant son mandat et en concertation avec l'Union africaine, pour la cause de la paix et de la sécurité sur notre continent et dans le monde», a souligné Abdelaziz Bouteflika.