Les présidents algérien et brésilien ont également mis en exergue les opportunités de coopération et d'échange, notamment la multiplication des missions dans les secteurs public et privé. Les chefs d'Etat Abdelaziz Bouteflika et Luiz Inàcio Lula da Silva ont condamné le terrorisme sous toutes ses formes, appelant à une “coopération internationale” pour y faire face. Dans un communiqué commun rendu public jeudi dernier, à l'issue de la visite d'Etat en Algérie du président de la République fédérative du Brésil, les deux parties ont rappelé la nécessité d'encourager la création de mécanismes adéquats et d'aller vers une plus grande coopération internationale en vue d'analyser les causes du terrorisme et d'empêcher son action. Lula da Silva a tenu à rendre hommage aux efforts consentis par Bouteflika, notamment sur le plan du rétablissement de la sécurité et de la paix. “Le peuple algérien a exprimé, lors du référendum de septembre dernier sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, son attachement à la vie pacifique et démocratique, rejetant ainsi la violence et le terrorisme (…) Pays africain, arabe et méditerranéen, l'Algérie suscite l'admiration et le respect de ses partenaires pour s'être pacifiée, pour être revenue à une politique internationale et régionale active et pour s'être engagée dans un vaste programme de réformes politiques et économiques”, s'est-il félicité, en ajoutant que la violence terroriste “est un mal qui doit être combattu avec énergie et ténacité”. Evoquant le conflit du Sahara occidental qui oppose le Maroc au Front Polisario, Bouteflika a déclaré qu'il s'agit d'un “problème de décolonisation dont la solution réside dans l'exercice, par le peuple sahraoui, de son droit à l'autodétermination”, et d'ajouter que cette question “est prise en charge par le Conseil de sécurité depuis plus de trente années”. Bouteflika indiquera, à ce titre, que l'Algérie “n'est pas directement concernée” par le conflit du Sahara occidental, mais “s'y intéresse cependant”, parce qu'il s'agit d'un problème qui “touche à la paix et à la stabilité de notre région”. Dans le même ordre d'idées, Bouteflika et Lula ont appelé à une réforme du Conseil de sécurité de l'Onu et demandé également la fin des violences en Irak et le retrait d'Israël des territoires arabes occupés. Les deux Présidents n'ont pas omis de “réitérer le souhait exprimé par les chefs d'Etat et de gouvernement dans la déclaration du Sommet mondial tenu à New York du 14 au 16 septembre 2005, que le Conseil de sécurité soit réformé sans tarder”, selon le texte. Ils estiment que cette réforme devrait rendre le Conseil de sécurité “plus largement représentatif, plus performant, plus démocratique et plus transparent”. Abordant “l'évolution remarquable” des relations entre Alger et Brasilia, le chef de l'Etat algérien affirmera qu'elles sont illustrées à la fois par la densité des échanges de délégations de haut niveau et le nombre “appréciable” d'accords bilatéraux. “Nos relations se sont développées et notre concertation politique intensifiée à la faveur, notamment de nos entretiens et de notre volonté politique commune de mettre en œuvre la plate-forme arrêtée à Brasilia”, a insisté Bouteflika. Les deux pays ont, par ailleurs, relevé de larges possibilités de renforcement de leur coopération, mettant en exergue “le renforcement des liens commerciaux entre les deux pays, en tenant compte du potentiel qu'offrent les marchés du Brésil et de l'Algérie ainsi que leur position géographique privilégiée dans leurs régions respectives”. Selon le même document, Bouteflika et Lula da Silva ont souligné les opportunités de coopération et d'échange, notamment à travers le conseil mixte d'affaires, créé en 2004, et les “missions dans les secteurs public et privé”. Les deux chefs d'Etat ont encouragé les opérateurs algériens et brésiliens à agir “dans les domaines de l'énergie, de la santé, de l'agriculture et de la coopération technique”. Du coup, les deux parties ont estimé que des initiatives pourraient déjà prendre forme “en matière de privatisation, de financement aux exportations, d'appui à la petite et microentreprise, de gouvernance, de technologies avancées et de formation de main-d'œuvre spécialisée”. Le président Luiz Inàcio Lula da Silva a adressé une invitation au président Abdelaziz Bouteflika pour effectuer une visite d'Etat au Brésil. L'invitation, selon le document rendu public, “a été acceptée avec plaisir” et “la date en sera fixée par la voie diplomatique”. Exprimant l'amitié qui relie les deux pays, les deux présidents ont procédé à l'échange, à savoir le Grand collier de l'Ordre national brésilien de la Croix du Sud à Bouteflika et la médaille d'El-Athir de l'ordre du Mérite national à Lula da Silva. Celui-ci, avant d'inaugurer une exposition photographique au Palais de la culture à Alger, sur la présence arabe en Amérique du Sud, s'est longuement entretenu avec le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le président de l'Assemblée populaire nationale, Amar Saïdani, et le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Rappelons, enfin, que les deux présidents algérien et brésilien ont signé quatre importants accords de coopération économique destinés à promouvoir les échanges entre les deux pays. FARID BELGACEM