Les ministres des Finances de la zone euro se réuniront lundi après-midi pour préparer le sommet exceptionnel consacré à la Grèce prévu dans la soirée et qui doit tenter de trouver une issue à la crise, a annoncé le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. «Eurogroupe supplémentaire à 15H00 (13H00 GMT) le lundi 22 juin à Bruxelles pour préparer le sommet de la zone euro», a indiqué M.Dijsselbloem sur son compte Twitter. Des discussions au niveau technique devraient également avoir lieu en amont. «Un Eurogroupe, ça se prépare. Il y a encore du travail à faire», a souligné le Français, Michel Sapin, à son arrivée à une réunion avec ses homologues européens. «Il nous faut une forme de proposition sur la table pour le sommet», a insisté son collègue finlandais Alexander Stubb. «D'abord il nous faut une proposition technique, puis un Eurogroupe, et ensuite le sommet de la zone euro», a-t-il résumé, répétant que «la balle est clairement dans le camp grec», alors qu'Athènes n'a toujours pas fait de nouvelles propositions. «Convoquer un sommet qu'il ne sera peut-être pas possible de préparer s'il n'y a pas de décision ce week-end, je ne trouve pas cela très constructif», a estimé le ministre autrichien, Hans-Jörg Schelling. Donald Tusk, le président du Conseil de l'UE, qui représente les Etats, a convoqué ce sommet pour le 22 juin dès l'annonce jeudi soir de l'échec d'une réunion de l'Eurogroupe à rapprocher les points de vue. «Nous souhaitions que les négociations finales se déroulent au plus haut niveau politique de l'Europe et nous travaillons maintenant au succès de ce sommet», et à «un développement positif», a indiqué hier le cabinet du Premier ministre grec Alexis Tsipras. Le sommet débouchera «au mieux sur un coup d'accélérateur politique», a estimé une source proche des négociations, estimant qu'il ne faut pas trop attendre de cette réunion. A Berlin, l'optimisme n'est pas non plus de mise. «Si le Conseil lundi ne dispose pas d'une base pour un accord (de la part de la Grèce, ndlr), alors cela ne peut être qu'un sommet de consultation et alors d'autres suivront», a déclaré à la mi-journée le porte-parole d'Angela Merkel lors d'un point de presse. «Jouer sur le plan politique comme le fait la Grèce, c'est évidemment à double tranchant», a relevé M.Schelling. Le Lituanien Rimantas Sadzius a rappelé qu'un accord «devait être trouvé avant tout entre les responsables au sein des autorités grecques, et les responsables des institutions» créancières. «Et ensuite cela peut être approuvé au niveau politique. C'est comme cela que cela doit fonctionner». La Grèce risque de rater le 30 juin un remboursement de quelque 1,5 milliard d'euros au FMI, et de se retrouver en défaut de paiement. Or, les caisses du pays sont vides, ce qui rend impératif le versement de 7,2 milliards d'euros promis par ses créanciers et en suspens depuis des mois en raison de désaccords sur les économies budgétaires à réaliser. «Nous sommes à un point de grande préoccupation, ce n'est plus une question de semaines mais de jours», a rappelé hier le ministre espagnol, Luis de Guindos. «Nous en sommes à la dernière minute de cette crise grecque, et nous pressons le gouvernement grec de sceller un accord.