Parallèlement, la criminalité connaît des pics inquiétants. Les statistiques des services de la Gendarmerie ont annoncé, hier, lors d'une conférence de presse organisée au siège du commandement de Chéraga, 929 personnes tuées depuis le début de l'année. 6730 accidents de la route, 929 tués et 11.967 blessés ont été enregistrés entre le 1er janvier et le 30 septembre 2004, soit une moyenne inquiétante de 80 accidents, 11 morts et 141 blessés chaque jour. En termes clairs, nous sommes passés d'un terrorisme à un autre, et l'Algérie occupe la quatrième place des pays dont le taux du nombre de personnes tuées est le plus élevé. Les wilayas les plus «mortelles» sont, par ordre, Sétif (qui confirme, donc, sa notoriété en la matière) avec 116 morts en neuf mois, Bouira avec 114, Alger avec 111 personnes tuées, puis Oran, Blida et Tlemcen avec moins de 100 morts. Parallèlement, le crime organisé connaît, lui aussi, des pics inquiétants. Alors que le terrorisme islamiste connaît un dépérissement notable, les crimes et délits s'étendent dans les villes et les centres urbains, avec, en prime, de nouveaux faits : les hold-up et les vols à main armée. Les braquages de banques, le vol des bureaux de poste et des contributions communales ont fait florès en 2004. On compte six hold-up, 54 vols à main armée et 315 actes de brigandage, avec, au bout, plus de 390 personnes arrêtées pour ces actes. De même, la contrebande, le trafic des stupéfiants et l'immigration clandestine restent des périls constants pour la sécurité publique. 7926 crimes et délits contre les personnes ont été enregistrés, depuis le début de l'année, 7043 contre les biens, 1473 contre les familles et les moeurs. 927 affaires de faux et usage de faux ont été traitées et 158 atteintes à l'économie nationale. La contrebande fait florès aux frontières marocaines et dans le Grand Sud, où groupes rebelles, cigaretiers, contrebandiers de tous acabits et trafiquants pullulent. On a fait sortir 636 têtes de mouton et 248.061 litres de carburant vers le Maroc et la Tunisie, tandis que les «rentrées» enregistrent drogue et cigarettes contrefaites. Les stupéfiants connaissent des pics vertigineux avec 2968 kg de cannabis saisis et 100.928 comprimés de psychotropes. En fait, seule une quantité (de 10 à 15%) de drogue qui circule est saisie. Le reste est destiné à la consommation locale dans les grandes villes du Nord ou à transiter vers d'autres pays comme l'Espagne, la Libye, l'Egypte, etc. Un terrorisme chasse l'autre et une violence remplace une autre. L'insécurité non-stop menace les villes et le crime organisé, qui s'appuie sur les armes et son corollaire, le terrorisme armé, devient le nouveau péril de la sécurité intérieure.