Les grandes villes, comme Alger, Annaba, Sétif et Oran, sont condamnées à être les nids de la criminalité. Les comportements agressifs des uns et des autres mènent à des violences extrêmes dont les agressions physiques sont, souvent, hélas, l'issue fatale. Nos rues, nos écoles, universités et les hôpitaux sont transformés en de véritables théâtres d'atrocités. La violence meuble le quotidien des Algériens. Elle prend une ampleur plus qu'alarmante avec près de 25 crimes par heure. Les affaires de coups et blessures volontaires (CBV) ont pris au cours de ces dernières années une montée fulgurante, voire terrifiante. «Un confrère en orthopédie a été violemment tabassé mardi dernier par une bande de voyous au pavillon des urgences, en l'absence totale de sécurité scandaleusement déclarée par l'administration», avait indiqué, dans un communiqué, le Syndicat national des médecins résidents algériens. Les médecins dénoncent les conditions de travail dont l'insécurité au sein des hôpitaux qui constitue un point noir pour le secteur de la santé. Faute de sécurité, les médecins ne peuvent plus exercer leur métier convenablement. La même source a souligné que l'insécurité est totale. «Une insécurité totale sans précédent au CHU de Zmirli ces derniers temps, les médecins résidents subissent toutes sortes d'agressions, de façon quotidienne et répétée», a précisé le même document, qui explique que l'administration se déclare officiellement incapable d'assurer la sécurité par un manque d'agents. «Les résidents sont passés à l'action aujourd'hui en arrêtant la garde suite à une nouvelle agression physique d'un de leurs collègues par une bande de voyous. Le ministère de la Santé continue à faire la sourde oreille malgré les maintes plaintes», fait savoir la même source. Une profonde crise morale s'est invitée ces dernières années en Algérie. L'Algérien est de plus en plus violent. Le constat est effrayant, notamment au vu des chiffres des violences faites aux femmes et aux enfants. Le dernier bilan établi par la direction de la police judiciaire sur les violences donne des sueurs froides. Après les lâches agressions des médecins au sein des hôpitaux, c'est le tour des enseignants. L'université Abderrahmane Mira de Béjaïa, a été sous le choc mardi dernier, après l'agression violente d'un enseignant par un étudiant. «Ce matin, vers 9h30, notre collègue enseignant, vice-doyen chargé de la pédagogie à la faculté des Sciences exactes, a été lâchement agressé par un étudiant de 1ère année», avaient indiqué des témoins en postant cette tragique affaire sur les réseaux sociaux. «Cette agression a failli lui coûter la vie. Ayant reçu un coup violent à la figure de la part de cet étudiant, la tête du vice-doyen a percuté un grillage métallique et c'est en baignant dans son sang et à l'état inconscient qu'il a été transporté en urgence à l'hôpital», selon la même source en demandant: «Jusqu'à quand vont continuer ces actes de violence à l'encontre des enseignants au sein même de l'université.» Après cette série d'agressions au sein des établissements, il semble que la violence soit devenue fortement contagieuse...